Isabelle Cornen donne des ateliers d’activité physique à des personnes âgées en début de perte d’autonomie physique.
Il y a sept ans, Isabelle Cornen, entraîneuse de formation et profession, s’est spécialisée auprès de la clientèle des personnes âgées.
«C’est une vocation», explique-t-elle.
Ses ateliers sont donnés avec l’organisation InterAction Loisir, autrefois appelée Partage Humanitaire.
Isabelle Cornen donne des ateliers dans des centres communautaires et quelques résidences pour aînés (RPA).
Collaboration
Les ateliers sont issus d’un partenariat avec le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval, afin de prévenir la perte de mobilité physique et espérer ainsi désengorger le système de santé.
Karine Guérin, cheffe de service au soutien à domicile au CISSS, explique qu’«avant, il n’y avait que les services offerts dans les centres de jour. C’était pour des personnes qui avaient des problèmes de mobilité très avancés. Maintenant, avec ce programme, les gens restent plus autonomes plus longtemps. Ça fait partie d’un projet plus grand, qui est de garder les personnes âgées chez elles.»
Dès qu’une personne s’inscrit à l’activité, un dossier est automatiquement ouvert auprès du CISSS de Laval pour un suivi.
Les personnes en perte d’autonomie plus avancée sont référées au centre de jour où une équipe plus adaptée pourra les accompagner.
Isabelle Cornen assure que les exercices proposés sont adaptés à la perte d’autonomie physique des participants.
Premier participant
Les bénéficiaires du programme arrivent dans la grande salle du centre communautaire Saint-Joseph à Chomedey.
Ce matin, la moyenne d’âge du groupe est de 82 ans.
«On a une centenaire aussi dans un autre groupe», renchérit l’entraîneuse.
Marcel entre et se déplace jusqu’au petit vestiaire à l’aide d’une canne. Il est le premier adhérant au programme. Il l’a rejoint par hasard.
Marcel était venu pour inscrire une amie. Cette dernière a été refusée, mais les responsables ont invité Marcel à remplir le formulaire. «J’étais son premier client», lance-t-il fièrement.
Pour être acceptés, les futurs bénéficiaires doivent faire le Test Prisma-7. Élaboré avec l’Université de Sherbrooke, ce test évalue les capacités physiques de chacun.
«Au deuxième cours, on était seul», se remémore Marcel, tout sourire.
Ce Lavallois a une vie active, vivant dans une RPA depuis trois ans et demi. Il marche un peu plus de deux kilomètres par jour et est membre de plusieurs associations, dont les Chevaliers de Colomb.
Autres détails
Pour participer à cette activité, il faut que les bénéficiaires puissent se déplacer jusqu’au lieu de l’atelier.
Marcel conduit encore sa voiture. Marie-Antoinette, une autre participante, a recours au service de transport adapté.
Elle ne peut plus conduire depuis une crise de narcolepsie. Marie-Antoinette arrive à l’atelier à l’aide de son déambulatoire.
Bien qu’elle soit aphone, elle réussit tout de même à communiquer.
Malgré ses soucis de santé, Marie-Antoinette continue d’avoir une vie active. Elle visite sa petite sœur chaque semaine en plus de fréquenter l’église. Elle affirme aussi prendre une journée pour faire les exercices.
C’est que le programme ne se limite pas à des activités physiques dirigées une fois par semaine.
Les personnes inscrites ont droit à une bouteille d’eau, une balle antistress, une balle de massage, des élastiques, mais surtout, un livret avec des indications imagées pour reproduire les exercices à la maison.
Marie-Antoinette a commencé l’activité pendant la pandémie, alors que cela se faisait par Zoom.
Dans une lettre, elle affirme que cette activité améliore sa vie quotidienne.
C’est la force du groupe qui est la clé de ce programme. «La clientèle est motivée et volontaire», décrit Isabelle Cornen.
«On peut faire les exercices, qu’on soit ici ou ailleurs, mais c’est le groupe qui est bien», affirme Marcel.
Les membres s’exercent sur des airs connus comme Attention Mesdames et Messieurs, de Michel Fugain; ou Cœur de Rocker, alors qu’Isabelle montre les mouvements du prochain exercice en faisant rire ses participants.
L’activité brise également l’isolement social de ces personnes âgées. Isabelle Cornen fait bien plus que les faire bouger, elle les fait sourire et rire.