Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a déterminé que les cinq populations canadiennes de l’épaulard sont à un certain niveau de risque.
Cet animal côtier emblématique est caractérisé par une longévité semblable à celle de l’humain et par un comportement social complexe. Il est présent dans tous les océans du monde, mais ses populations ont souvent une culture, une alimentation et un dialecte distincts.
L’épaulard est également un prédateur de niveau trophique supérieur.
On compte actuellement 75 épaulards résidents du sud sur la côte du Pacifique, lesquels se nourrissent principalement de saumons chinooks.
La baisse des effectifs de cette seconde espèce, la pollution, l’augmentation du nombre de collisions avec les navires, le bruit sous-marin et la consanguinité sont tous des facteurs qui ont incité le COSEPAC à évaluer cette population comme étant «en voie de disparition».
«Ces baleines donnent généralement naissance à leur premier petit à l’âge de 14 ans au plus tôt et ne produisent un baleineau survivant que tous les 5 ans en moyenne, explique John Ford, membre du COSEPAC et expert de l’épaulard, par communiqué. Par conséquent, même si toutes les menaces cessaient demain, le rétablissement de cette population d’épaulards prendrait du temps.»
Autres populations
Bien qu’elles soient toujours en péril, d’autres populations d’épaulards sur la côte du Pacifique semblent mieux se porter. Si elles comptent toujours moins de 350 individus chacune, la population résidente du nord, qui se nourrit de poissons, et la population migratrice, qui se nourrit de phoques, sont en croissance, cette dernière profitant de la hausse du nombre de phoques et d’otaries.
Les individus de la population océanique, prédateurs spécialistes des requins, continuent de se trouver en petits nombres et pourraient être particulièrement menacés par les contaminants. Les trois populations ont été évaluées comme étant «menacées».
Le COSEPAC en sait beaucoup moins sur les épaulards de l’est de l’Arctique et du large de la côte de l’Atlantique. Ces baleines se dénombrent probablement par centaines, sur une vaste aire de répartition. «Les Inuits affirment voir un plus grand nombre d’épaulards dans l’Arctique qu’auparavant», peut-on lire.
Comme les changements climatiques exacerbent les changements environnementaux dans cette région, des recherches s’imposent sur cette population selon le COSEPAC qui l’évalue comme étant «préoccupante».
Importance culturelle
Rappelons que l’épaulard revêt une importance culturelle particulière pour les peuples autochtones et porte un nom unique dans plus de 13 langues autochtones sur la côte Ouest seulement.
«Pour nous, les Kakaw’in sont comme les loups de la mer — tout comme les loups assurent l’équilibre sur la terre, les épaulards assurent l’équilibre dans l’océan, explique Larry Johnson, des Premières Nations Maa-nulth de la côte Ouest, par communiqué. Les épaulards sont des messagers, des gardiens de la mer. Ils protègent ceux qui se déplacent loin de chez eux et les ramènent lorsque le moment est venu.» (N.P.)