Le 28 janvier, le juge de la Cour supérieure Michel A. Pinsonnault a accordé un sursis d’une semaine au Groupe Guzzo afin que l’exploitant de salles de cinéma puisse compléter un plan de sauvetage d’une entreprise en déroute.
Selon les informations communiquées au Tribunal, un prêteur «connu», mais dont l’identité n’a pas été révélée, aurait consenti à un financement d’urgence de 90 M$.
L’offre permettrait, entre autres, de rembourser les créanciers garantis, notamment la Banque CIBC dont la créance se chiffre à quelque 39 M$, et l’ensemble des créanciers hypothécaires, a indiqué le consultant Pierre Marchand, associé au cabinet MNP. Ce dernier a obtenu un mandat du Groupe Guzzo le 20 janvier dernier.
«Cette proposition mérite d’être explorée dans un délai restreint et raisonnable», a fait valoir le juge en convoquant les parties à une audience lundi prochain, le 3 février.
Minuit moins une
Ce prêt d’urgence a été évoqué alors que le juge était saisi d’une demande du séquestre au dossier, Dominic Deslandes, visant à étendre les pouvoirs qui lui avaient été conférés le 19 décembre en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité.
Dans sa requête, M. Deslandes expose le fait que les cinémas opèrent à déficit depuis l’ordonnance prononcée le 19 décembre, qui autorisait les débitrices à poursuivre leurs opérations sous certaines conditions.
Cette autorisation avait été accordée à la lumière des projections financières alors présentées par le Groupe Guzzo, selon lesquelles les revenus couvriraient largement les dépenses courantes, dont les loyers.
Or, en date du 16 janvier dernier, il appert que les opérations des 4 semaines précédentes aient été déficitaires de 650 000 $.
«[…] les Débitrices se financent à même leurs fournisseurs et autres créanciers ordinaires en retardant les paiements», écrit dans son rapport le séquestre qui recommande la fermeture des cinémas.
Le 28 janvier, Pierre Marchand a témoigné que le prêt de 90 M$ couvrant une période de 9 mois donnerait le temps nécessaire à son client pour poursuivre sa restructuration sous l’égide de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), ce qui ferait en sorte que le Groupe Guzzo demeure aux commandes des opérations pour la suite des choses.
Trois sites fermés
Le 20 janvier dernier, Cinémas Guzzo annonçait la fermeture définitive des Méga-Plex qu’il opérait au Marché central, à Montréal, et à Saint-Jean-sur-Richelieu.
«Cette décision, extrêmement difficile, est rendue nécessaire pour assurer la pérennité de notre entreprise familiale, suite aux défis imposés par la crise sanitaire mondiale des dernières années», pouvait-on lire sur le site en ligne.
Deux mois plus tôt, le cinéma des Sources, à Dollard-Des Ormeaux, passait également sous le couperet.
Devant le tribunal, le PDG de l’entreprise, Vincent Guzzo, a mentionné que le site du Marché central essuyait des pertes annuelles d’un million depuis 2019 et que les opérations étaient déficitaires de 900 000 $ par année à Saint-Jean-sur-Richelieu depuis 2023, affirmant du coup que les 7 autres sites étaient profitables.
D’ici à ce que les fonds de 90 M$ évoqués soient décaissés, M. Marchand a indiqué qu’un prêt intérimaire de 1,5 million de dollars permettrait de couvrir les dépenses courantes, mais également de régler les dettes qui se sont accumulées depuis l’ordonnance du 19 décembre dernier.
Les parties seront de retour en cour le lundi 3 février.
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