Les enseignants de l’école primaire Eureka, dont Émilie Brisson, ont fait leurs adieux aux élèves le mardi 23 juin, en soulignant la fin d’une année remplie d’apprentissages et nouveaux défis imposés par le confinement.
«On vivait tous une situation difficile, mais l’esprit rassembleur de l’équipe nous a aidés à consolider les activités et finaliser l’année scolaire, explique Émilie Brisson, enseignante de sixième année à l’école Eureka, dans Pont-Viau. On s’est forcé pour proposer des activités pédagogiques interactives aux élèves pour les stimuler alors qu’ils étaient à la maison.»
Élèves en difficulté
Les élèves avec des difficultés scolaires ont été soutenus grâce à des camps pédagogiques. Les autres jeunes ont fini leur année scolaire à distance tout en maintenant un contact étroit avec leurs professeurs.
«Pendant sept demi-journées, j’ai aidé quatre de mes élèves qui avaient besoin d’avoir un suivi, note l’enseignante, qui travaille depuis près de 20 ans avec le Centre de services scolaire de Laval. Même avec le peu de temps qui restait, ç’a été bénéfique pour compléter les notions qui n’étaient pas encore claires. Avec les autres élèves, on a fait des enseignements par zoom, établi des routines claires, sécurisé les parents et créé des activités intéressantes pour leur inculquer des savoirs essentiels.»
L’adaptation
Pour les professeurs de l’école Eureka, il a été décevant de ne pas pouvoir revoir leurs élèves pour la fin de l’année scolaire.
«C’était très décourageant quand on a su que les élèves ne revenaient pas cette année, s’exclame Émilie Brisson. On avait tout préparé quand on a eu l’information pour le retour en mai. On s’était dépêché pour accommoder les classes, le matériel pour chaque élève, la cour et les déplacements dans les couloirs.»
Cependant, les professeurs ont su s’adapter rapidement et préparer un plan pour finir l’école à distance. Le week-end, un plan de travail était envoyé aux parents pour les aider à préparer leurs enfants.
Même si le retour des élèves en classe n’aura finalement jamais été possible, des comités de préparation pour la réouverture ont été mis en place afin de préparer déjà la rentrée scolaire de septembre.
Rappelons que tous les élèves du préscolaire, primaire et jusqu’au 3 e secondaire vont pouvoir revenir à l’école avec les ratios habituels.
Seulement les 4e et 5e secondaires vont devoir réaménager des horaires ou avoir des cours à option afin de respecter le principe de groupes fermés.
Travailler d’arrache-pied
Émilie Brison assure qu’elle n’a jamais relevé autant des défis. Au plus fort de la pandémie, elle devait rester en contact avec les parents, élèves et son équipe de travail, tout en s’assurant d’innover dans les méthodes d’apprentissage.
«Notre travail était invisible parce qu’on n’était plus à l’école, mais on a travaillé sans relâche pendant tout le confinement, dit-elle. Il nous manquait le contact humain, mais on était disponible toujours, même très tard en soirée, pour répondre aux questions des parents qui travaillaient pendant la journée.»
Préparer le secondaire
Ce fut encore plus difficile pour les professeures de la sixième année du primaire qui devaient dire leurs adieux à distance. Pour souligner le départ d’une cinquantaine d’élèves, les professeurs ont organisé un gala de finissants via zoom.
«C’était important pour nous de marquer le coup et la fin d’une année éprouvante pour tous, poursuit Émilie Brisson. Les parents et enfants ont pleuré avec la vidéo qu’a préparé mon collègue Patrick Boutin. Grâce à celle-ci, nos élèves ont pu circuler pour une dernière fois dans les couloirs de l’école. On voit tous les enseignants qui applaudissent et on entend les encouragements de tout le personnel.»
Pour conclure, elle affirme que finir une année scolaire à distance était facile parce qu’elle connaissait déjà les élèves, mais qu’il serait plus dur de commencer ou faire une année au complet à distance.
«Le contact humain est indispensable pour nous, autant dans la socialisation que pour mieux connaître chaque élève.»