William Émard s’est classé au huitième rang du concours complet des Championnats du monde de Kitakyushu, réalisant un sommet canadien à des mondiaux artistiques chez les hommes.
Le Lavallois a terminé la compétition avec un cumulatif de 83,256 points et a livré la meilleure performance de la finale aux anneaux (14,625 points). Il s’est aussi classé au troisième rang à l’exercice au sol grâce à ses 14,633 points.
Émard a appris qu’il allait participer au concours complet trois jours avant la compétition. Il a remplacé son coéquipier lavallois Félix Dolci qui était blessé à une cheville depuis la Coupe du monde de Mersin. D’un seul coup, la pression a augmenté sur les épaules de l’heureux élu.
«On ne savait pas comment ça allait tourner, alors je m’entraînais aux six engins, au cas, a mentionné Émard en entrevue à Sportcom. Mentalement, je ne m’attendais pas à faire les six engins en compétition.»
«On dirait que la pression est embarquée au maximum, un peu trop même, a-t-il poursuivi. La première journée, j’étais stressé, mais je me suis calmé. J’ai voulu avoir du plaisir et profiter du moment. J’avais la chance de montrer que j’étais capable de faire les six appareils à un bon niveau. Malgré la nervosité du premier jour, j’ai bien géré ça par la suite.»
La finale débutait au cheval d’arçons, sa bête noire, où il a obtenu 12,433 points.
«Commencer au cheval d’arçons, c’était compliqué pour moi, assure l’athlète de 21 ans. C’est mon pire engin! J’étais 22e après la première rotation et je suis tombé en rattrapage. Les anneaux m’ont mis en confiance et j’ai construit là-dessus.»
Deux autres finales à venir
Ces autres résultats ont été une 7e place à la table de saut avec 14,466 points, puis des notes de 13,766 aux barres parallèles et de 13,333 à la barre fixe, ce qui lui octroyait respectivement les 12e et 17e rangs.
«Ça fait un méchant bout que j’ai réussi un sans-faute aux six engins et je l’ai fait en finale des Championnats du monde, a-t-il avoué fièrement. Le timing est excellent! J’étais fatigué après les qualifications, mais j’ai bien géré mon énergie. Tout a bien été de A à Z.»
Le Chinois Zhang Boheng, qui n’avait pas été sélectionné par son pays pour les Jeux olympiques de Tokyo, a raflé l’or avec une récolte de 87,981 points. Le Japonais et champion olympique en titre au concours complet, Daiki Hashimoto, a quant à lui été décoré d’une médaille d’argent avec 87,964 points. L’Ukrainien Illia Kovtun a terminé troisième (84,899 points).
Conscient qu’il a impressionné plusieurs personnes en finale du concours complet vendredi, le Québécois souhaite maintenant se concentrer sur la fin de semaine. Il sera de retour en action à l’occasion des finales individuelles aux anneaux et à la table de saut.
«[À la table de saut], je fais des sauts un peu plus simples [que les autres compétiteurs], mais je les réalise très bien, admet le Lavallois. Ce sont de beaux sauts, mais je pense que j’ai atteint le maximum de ce que je pouvais en tirer. Pour ce qui est des anneaux, de petits détails ici et là ont fait la différence lors des qualifications. Si je corrige quelques éléments, dont ma sortie, je peux peut-être m’en tirer avec un podium.»
En septembre, Émard était monté sur la troisième marche du podium de la table de saut à la Coupe du monde de Koper, en Slovénie. Quelques jours plus tard, il avait décroché trois médailles à la Coupe du monde de Mersin, en Turquie, soit l’or au saut, l’argent aux anneaux et le bronze au sol. (N.P.)