Environ 5500 adolescent.e.s ont participé à la 29e édition du Festival de la Rencontre Théâtre Ados (RTA), reflétant un engouement renouvelé pour le théâtre jeunesse.
Le coup d’envoi a été donné lors d’une soirée de lancement festive réunissant quelque 300 invité.e.s, avant deux semaines riches en spectacles, ateliers et rencontres.
Le bilan est éloquent: 8 spectacles présentés en 20 représentations, 3 chantiers de création et 6 ateliers interactifs, sans compter les échanges, improvisations, enregistrements et réflexions qui ont rythmé le festival.
Huit créations théâtrales ont captivé le jeune public par leur diversité de styles et de thèmes abordés.
Tour à tour drôles, émouvants et percutants, ces spectacles ont offert aux ados un véritable miroir de leurs réalités et questionnements.
On peut notamment penser à Bonnes Bonnes de la compagnie Nervous Hunter qui a posé un regard mordant sur l’identité chinoise et le racisme intériorisé ou à Dommage que t’avais les yeux fermés du Théâtre Le Clou, une fresque multidisciplinaire sur la quête de sens et la pression de réussir sa vie.
De plus, six ateliers d’exploration artistique ont permis aux festivaliers de passer de spectateurs à apprentis artistes.
Les participant.e.s ont expérimenté lors d’une initiation ludique au théâtre d’ombres, découvert les secrets du combat scénique (à mains nues et à l’épée), improvisé, exploré le jeu clownesque ainsi que réalisé du théâtre d’objets.
Travail en amont et en aval
Le succès du festival repose aussi sur un important travail en amont et en aval des spectacles.
Pas moins de 182 rencontres préparatoires ont été orchestrées par l’équipe de la RTA dans les écoles secondaires de la région et au-delà, afin de préparer les élèves aux oeuvres qu’ils allaient voir et d’aiguiser leur curiosité.
Après les représentations, plusieurs bords de scène ont réuni artistes, metteurs en scène et adolescent.e.s pour des discussions à bâtons rompus autour des thèmes des pièces.
«Il n’y a pas vraiment d’oeuvre fausse puisque c’est quelqu’un qui l’a faite», a fait remarquer un adolescent après avoir regardé la pièce Faussaire, preuve que le festival a su susciter la réflexion critique et le dialogue chez son jeune public.
Improvisation
Le festival a également célébré le talent brut des jeunes à travers deux matchs des étoiles de la LIRTA, ligue d’improvisation de la RTA.
Dans une ambiance survoltée, de jeunes improvisateurs ont rivalisé d’imagination sur scène, pour le plus grand plaisir du public.
«L’important, c’est d’assumer, d’avoir du fun et de profiter du moment», a confié l’un d’eux, résumant à merveille l’état d’esprit de ces joutes d’impro où seule compte l’authenticité du jeu.
L’enthousiasme était partagé par les spectateurs, notamment des parents, fiers de voir leurs ados briller sous les projecteurs et s’épanouir dans cet espace d’expression libre.
En parallèle, les voix des jeunes ont également résonné en balado. 6 sessions d’enregistrement du tout nouveau podcast de la RTA ont eu lieu durant le festival, permettant de prolonger les conversations entamées sur scène et de garder une trace vivante de ces expériences artistiques.
Journée professionnelle
La communauté théâtrale s’est elle aussi donné rendez-vous pendant le festival.
Lors de la Journée Pro du 10 avril, environ 80 professionnel.le.s, artistes, diffuseurs et travailleurs culturels se sont rassemblés à la Maison des arts de Laval autour du thème Explorer les liens tangibles et intangibles au coeur d’une résidence d’artiste.
Conférences, ateliers et tables rondes ont permis d’explorer en profondeur cette thématique et de favoriser le partage d’idées novatrices. Ce temps fort professionnel a renforcé les liens entre créateurs d’ici et d’ailleurs et souligné l’importance de l’accompagnement artistique auprès des jeunes. (C.P./IJL)