Pour M. Brochet, la sécurité des citoyens et celles des policiers sont deux éléments qui lui sont essentiels.
«Je veux faire évoluer le Service de police de Laval avec mes expériences, mes compétences et l’adaptation aux besoins de la communauté, explique celui qui gérait les enquêtes et la gendarmerie à Montréal. Je dois aussi m’assurer que tous les policiers et policières ont les compétences, les ressources et les outils nécessaires pour travailler en sécurité et pour bien faire leur travail.»
Choisir Laval par défi
Participer à la reconstruction de Laval fait partie du défi que s’est donné le nouveau directeur. Il reconnaît que sa position clé dans l’organisation peut devenir un vecteur de changement, lui qui fait d’emblée partie de la direction générale de Ville de Laval.
«Je suis en réflexion sur le rôle d’un service de police municipale dans un contexte comme celui de Laval, indique-t-il. J’ai l’intention d’être un joueur très actif par ma collaboration avec les organismes clés, dont l’Unité permanente anticorruption, la Sureté du Québec et l’Autorité des marchés financiers.»
La raison qui a également poussé Pierre Brochet à prendre les commandes du Service de police de Laval se retrouve dans les éléments de continuité qu’il observe entre la métropole et Laval, notamment du point de vue de la croissance de la population, et la diversité culturelle.
«Il faut considérer tous les enjeux de diversité et les besoins varient d’une communauté à l’autre, fait savoir M. Brochet. De plus en plus, on vit des problématiques urbaines, comme l’itinérance, la prostitution, les incivilités et le crime organisé. C’est une grande ville comparable sur plusieurs aspects.»
Sensibiliser les policiers
M. Brochet est d’ailleurs derrière le projet «Les Survivantes», un programme du SPVM qui vise à sensibiliser les policiers à considérer les travailleuses du sexe comme des victimes et non des criminelles.
«Je vois la prostituée comme victime d’un proxénète ou d’agression faite par ses clients, fait valoir M. Brochet. Il y a des tabous sur elle ou des croyances comme quoi elle s’enrichit. La plupart du temps, elle donne tout à son protecteur. Comme société, on doit se positionner contre cela.»
Il considère que la sensibilisation à l’interne sur cet enjeu est importante et il compte intégrer la formation de base des «Survivantes» à tous les nouveaux policiers embauchés à Laval, afin qu’ils développent un autre point de vue sur la situation, à travers notamment des témoignages de travailleuses du sexe.
Approche communautaire
Celui qui a une approche basée sur les principes de la police communautaire compte débuter son mandat en entreprenant une tournée lavalloise afin de rencontrer les organismes, et ainsi mieux comprendre les multiples dynamiques locales.
Ces rencontres lui tiennent à cœur, car il considère que la police ne peut résoudre les problèmes d’un quartier sans avoir la contribution d’organismes de citoyens et de partenaires.
«C’est ce qui fait la différence entre une police de réaction et une police qui écoute et comprend les besoins de ses citoyens, et qui tente de créer constamment une relation positive avec eux, souligne M. Brochet. Les problèmes sont beaucoup plus complexes qu’on le pense. Ce qui fait qu’on a du succès comme policier est lorsqu’on établit une relation de confiance avec le citoyen.»