Les porte-paroles de Québec solidaire le répètent depuis le début de la campagne électorale provinciale 2022: il s’agit du vote de la dernière chance pour inverser la tendances des changements climatiques.
Guillaume Lajoie, candidat solidaire dans Mille-Îles, partage cet avis. «C’est l’enjeu décisif de cette élection, soutient-il. Notre plan est le plus ambitieux pour réduire l’impact des gaz à effets de serre.»
Plusieurs idées proposées par le parti touchent directement la région de Laval, dont la création d’une nouvelle ligne de métro qui relierait Saint-François au centre-ville de Montréal.
«Notre métro, c’est la pierre angulaire pour faire en sorte que Saint-François soit mieux desservi en transport collectif, poursuit M. Lajoie. […] On veut aussi allonger la ligne orange pour qu’elle se rende jusqu’à Chomedey et il y a le SRB [service rapide par autobus]. C’est ce que le maire Boyer veut faire pour Laval. Nous, on est prêt à l’offrir.»
Les nouvelles stations de métro prévues sur le territoire, qui font partie d’un plan nécessitant 47 milliards de dollars en investissements d’ici 2030, ne permettraient toutefois pas de compléter la boucle de la ligne orange. Le candidat solidaire croit que l’intention de le faire demeure dans les cartons.
«Ça reste une vision pour 2020-2030, rappelle-t-il. On ne peut pas spéculer sur ce qui pourrait se passer dans les années suivantes. Ç’a déjà été discuté de faire une boucle ou même de la prolonger jusqu’au Carrefour Laval. Pour l’instant, la préoccupation est de faire en sorte que Laval soit mieux desservie.»
Proximité
Du côté de la santé, Québec solidaire souhaite améliorer le réseau en offrant davantage de soins à domicile et services de proximité.
«Le monde se précipite vers les urgences et ça engorge tout le système de santé, soutient Guillaume Lajoie. On veut rapprocher le système des citoyens. On veut faire en sorte que ce qui est déjà à proximité, comme les CLSC, offre [des services] de façon plus élargie avec un personnel plus élargi et disposé à accueillir les cas moins problématiques.»
Il croit également que «le décloisonnement de la profession va permettre de donner plus de services qui ne sont pas uniquement donnés par des médecins», tout en rappelant l’importance d’offrir de meilleures conditions de travail au personnel de la santé.
«On l’a vu, les augmentations de salaire ne vont pas nécessairement aider à recruter plus de gens dans ce métier, note-t-il en parlant des infirmières. On veut faire en sorte qu’elles soient valorisées dans leur profession. On veut arrêter le travail supplémentaire obligatoire et le recours aux agences privées.»
Logement
Pour Guillaume Lajoie, la crise du logement demeure un enjeu critique dans la région. Il soutient ainsi le plan solidaire d’ajouter 50 000 nouveaux logements sociaux au cours des quatre prochaines années.
«Il faut vraiment lancer un grand chantier de construction en logement sociaux, assure-t-il. Quand on parle de construction, il y a quand même aussi une capacité de reconvertir des appartements qui sont vétustes ou mal entretenus par des propriétaires pour les transformer en coopératives d’habitation ou d’autres types de logements sociaux.»
Il ajoute que Québec solidaire ne voit pas d’un bon œil l’offre de logements abordables proposée par la Coalition avenir Québec (CAQ).
«Quand on donne un chèque aux locataires, il y a toujours une possibilité que ce chèque soit enlevé, explique-t-il. Il y a même des stratégies par les propriétaires qui viennent hausser le loyer pour faire en sorte que, finalement, il y ait un meilleur gain, car ils savent que les locataires bénéficient d’un supplément.»
Langue et immigration
Les seuils d’immigration ont été l’un des principaux thèmes abordés durant l’actuelle campagne électorale. Le Conseil du patronat du Québec demande que ceux-ci soient rehausser à 80 000 immigrants par année comparativement aux seuils de 50 000 nouveaux arrivants qui sont en vigueur.
Québec Solidaire est le seul des cinq principaux partis politiques qui promet d’atteindre ce total s’il est élu le 3 octobre. «On va dans cette direction, parce qu’on pense que le Québec doit continuer d’être perçu comme une terre d’accueil par les nouveaux arrivants», estime M. Lajoie.
Questionné sur la francisation, il dénonce d’ailleurs les faux pas du projet de loi 96.
«C’est aberrant de penser qu’un immigrant qui arrive ici avec ses volontés économiques, une recherche de logement et le besoin de placer sa famille puisse apprendre le français en dedans de six mois, croit-il. C’est pour ça qu’on veut modifier la loi pour la faire passer à deux ans.»
Il précise aussi que son parti souhaite faire l’ajout d’autres langues au projet de loi, notamment celles des communautés autochtones.
Violence urbaine
Selon le candidat solidaire dans Mille-Îles, les épisodes de violence urbaine sont très inquiétants sur l’île Jésus. Pour régler le problème, cela passe par la prévention et un investissement massif dans les organismes communautaires.
«Les organismes sont en première ligne pour soutenir les problèmes de dépendance des jeunes et la violence, mentionne-t-il. Il faut faire en sorte qu’ils puissent vraiment subvenir au besoin. L’autre point, c’est la santé mentale. Si on n’a pas de ressource, on n’aidera pas nos jeunes à s’en sortir. On veut offrir [ces services] gratuitement.»
Présence lavalloise
Guillaume Lajoie est conscient que l’équipe solidaire n’a jamais eu la cote dans la région lavalloise. Il note toutefois une hausse du nombre de votes obtenus en 2018 et croit que celui-ci sera encore plus élevé en le lundi 3 octobre.
«Ce qu’on entend vraiment dans tout Laval, c’est que les gens sont prêts pour un changement, décrit-il. Il y en a beaucoup qui se tournent vers nous comme l’alternative à la CAQ pour mener à un changement.»
Pour lui, les enjeux du transport collectif, de l’environnement, de la santé et de l’immigration seront les plus importants pour la région au cours du prochain mandat
«On va se battre pour ça et faire en sorte que Laval, comme terre d’immigration aient une voix dans ce dossier. La CAQ n’est pas le véhicule porteur sur l’immigration. C’est quasiment perçu comme une menace pour le Québec. Nous, on le voit comme un joyau qu’on a besoin de retenir et soutenir», complète-t-il.
Une invitation d’entrevue a été lancée à tous les chefs des principales formations politiques en marge du Rendez-vous électoral provincial 2022 organisé par le Courrier Laval. Ces entrevues seront disponibles sur notre site courrierlaval.com et plateformes numériques en format audiovisuel d’ici le scrutin du 3 octobre.