Justin Trudeau quittera ses fonctions de premier ministre du Canada et de chef du Parti libéral du Canada (PLC).
«Comme vous le savez, je suis un fighter, a-t-il mentionné en point de presse devant Rideau Cottage, la résidence officielle du premier ministre canadien, à Ottawa, dans la matinée du lundi 6 janvier. Je me suis toujours battu parce que je me soucie profondément des Canadiens et je serai toujours motivé par ce qui est dans le meilleur intérêt des Canadiens.»
Il note toutefois que «malgré tous les efforts déployés pour passer au travers, le parlement est paralysé depuis des mois après ce qui a été la plus longue session pour un parlement minoritaire dans l’histoire de notre pays».
«Hier soir, au souper, j’ai partagé avec mes enfants la décision que je partage avec vous tous aujourd’hui, a-t-il poursuivi. J’ai l’intention de démissionner de mon poste de chef du Parti libéral du Canada et de premier ministre une fois que le parti aura trouvé son prochain chef. […] Le pays mérite un choix clair et réel lors des prochaines élections. Il est devenu évident pour moi que, si je dois me concentrer sur des batailles internes, je ne peux pas être la meilleure option lors de ces élections.»
Avant de s’adresser aux médias, Justin Trudeau avait rencontré la gouverneure générale Mary Simon qui a accédé à sa demande de proroger la prochaine session parlementaire jusqu’au lundi 24 mars.
«Je m’attends à ce que si ce n’est pas moi qui va mener le parti dans les prochaines élections, la polarisation qu’on voit actuellement au parlement devrait aussi se calmer un petit peu, estime Justin Trudeau. Les Canadiens ont besoin d’un gouvernement qui fonctionne, particulièrement dans un monde de moments complexes.»
Le politicien de 53 ans demeurera en poste jusqu’à ce que son successeur à la tête du caucus libéral soit choisi.
Une rencontre nationale extraordinaire du caucus libéral est déjà prévue le mercredi 8 janvier. Le leadership de M. Trudeau aurait pu y être contesté sans l’annonce de son départ.
En effet, l’actuel premier ministre traversait une période difficile au sein même de son parti. Plusieurs députés ont quitté le caucus libéral dans les derniers mois, dont la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland qui pourrait faire partie des candidats pour remplacer M. Trudeau.
Mark Carney et de Dominic LeBlanc sont également parmi les principaux candidats selon les experts politiques. Le prochain chef libéral sera choisi par les membres du parti.
Rappelons que le Parti conservateur du Canada prévoyait initialement déposer une motion de censure dès la reprise des travaux parlementaires ce mardi 7 janvier. Le Bloc Québécois et le Nouveau Parti démocratique comptaient appuyer celle-ci.
Réalisation et regret
Lors de son point de presse, Justin Trudeau a été questionné au sujet de sa plus grande réalisation et de son plus grand regret lors de son passage d’un peu plus de neuf ans à la tête du pays.
«En 2015, on a été élus sur une promesse de travailler pour la classe moyenne dans ce pays. Et c’est ce qu’on a pu faire, a-t-il assuré. On a réduit la pauvreté. On a aidé énormément les familles. On a créé une économie qui fonctionne pour bien plus de monde en se préparant pour un avenir plus numérique et où les changements climatiques vont avoir un plus grand impact. On a fait énormément de travail avec les Canadiens et le Canada est meilleur à cause du travail que nous avons fait au cours des dernières années.»
Il est plutôt déçu de ne pas avoir été en mesure de revoir le système électoral canadien afin d’inclure des deuxième et troisième choix sur le bulletin de vote.
«Les partis auraient passé plus de temps à regarder les points qu’ils avaient en commun pour être les deuxième et troisième choix des [électeurs] plutôt que de voir la polarisation que nous avions, mais je ne pouvais pas de façon unilatérale changer le mode de scrutin que nous avons dans ce pays», se désole-t-il.
Il n’a également pas caché qu’il aurait souhaité avoir la chance d’être opposé au chef conservateur Pierre Poilievre lors des prochaines élections fédérales, se permettant une flèche envers celui-ci.
«Pierre Poilievre a une vision profondément petite et erronée pour ce pays. Si même on accepte qu’il ait une vision. De reculer sur les droits fondamentaux, d’arrêter la lutte contre les changements climatiques, de ne pas investir dans une économie plus verte, plus inclusive. De toujours chercher des divisions entre les Canadiens plutôt que rassembler pour faire face à l’avenir de façon optimiste et ambitieuse. Ce n’est pas le bon choix pour les Canadiens», a-t-il complété.
Sondages
Selon l’agrégateur de sondages Qc125, le Parti libéral du Canada passerait de 160 à 35 sièges aux prochaines élections.
Le Parti conservateur du Canada obtiendrait une majorité écrasante de 236 sièges, loin devant le Bloc québécois (45) qui formerait l’opposition officielle. Ce serait une première depuis 1993.
Le Nouveau Parti démocratique raflerait actuellement 25 sièges, contre 2 pour le Parti vert du Canada.
Du côté des intentions de vote, le PLC n’est qu’à 20%, tout juste devant les 19% du NPD. Le PCC pointe plutôt à 45%, ce qui constitue une progression de 4 points de pourcentage par rapport au dernier bilan. Le BQ obtiendrait plutôt 9% des voix.
Trois mandats
Justin Trudeau est le premier ministre du Canada depuis le 4 novembre 2015, soit un peu plus de 9 ans. D’abord élu en tant que député de la circonscription Papineau en 2008, il est ensuite devenu le chef du PLC en 2013.
Son parti a remporté les élections fédérales de 2015 avec une majorité de 184 sièges face au premier ministre conservateur sortant Stephen Harper. Il s’agissait d’une augmentation de 150 circonscriptions obtenues pour la formation libérale par rapport aux élections de 2011.
Les libéraux ont ensuite remporté les élections de 2019 et 2021, mais de façon minoritaire.
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