Isadora Gaudette, avocate spécialisée en droit syndical, participera pour la cinquième fois au Parlement étudiant du Québec (PEQ) du 2 au 6 janvier.
Il s’agit de la 36e édition de cette initiative où une soixantaine de jeunes provenant des quatre coins du Québec siégeront à l’Assemblée nationale pendant quatre jours.
« Le PEQ, c’est la simulation parlementaire la plus réaliste au Québec, déclare Hilal Pilavci, présidente du conseil d’administration de l’Assemblée parlementaire des étudiants du Québec (APEQ), par voie de communiqué. Les participant.e.s doivent, notamment, prononcer des discours au Salon bleu, défendre leurs projets de loi en commission parlementaire et affronter la critique des médias. Les nombreux défis qu’ils doivent relever font de cette simulation une expérience des plus enrichissantes ».
Idéologie
Le PEQ met de l’avant deux caucus : les Bleu.e.s et les Rouges.
« De manière générale, le caucus des Bleu.e.s est toujours à gauche sur le spectre politique tandis que les Rouges sont davantage à droite afin d’assurer un débat de valeurs et d’idéologies intéressant, explique Isadora. Certaines pratiques et valeurs sont typiquement Bleu.e.s, comme la nationalisation ou l’écologisme. »
Chaque caucus occupe pendant deux jours la fonction du gouvernement, puis celle d’opposition officielle. Chaque gouvernement fait face à une crise politique lors de sa première soirée. Les autres moments de l’événement sont passés en chambre ou en commission parlementaire, endroits où les caucus discutent de projets de loi, de budgets et de livres.
Projets de loi
Inspiré par les enjeux sociétaux actuels, les Bleu.e.s proposeront trois projets de loi au PEQ : un premier sur la réglementation de la publicité, un deuxième sur l’électrification des réseaux de collectes et un dernier sur la syndicalisation des travailleurs agricoles étrangers.
Leur livre porte, quant à lui, sur la réglementation applicable aux travailleuses du sexe.
Ces sujets ont été sélectionnés par l’ensemble des membres de l’équipe par un processus démocratique.
L’Assemblée nationale lit l’ensemble des projets de loi rédigés par les participants du PEQ.
Plusieurs autres idées seront amenées au Parlement par le caucus de gauche, telles qu’une semaine de travail de trois jours, la nationalisation de l’entièreté du système de santé ainsi qu’un financement accru pour le milieu communautaire.
« Nous avons choisi de radicaliser nos propositions afin que le jeu soit plus agréable, indique la co-cheffe du caucus ayant grandi à Champfleury. On souhaite s’attaquer aux crises principales actuelles, soit les crises du logement, climatique ainsi qu’en santé mentale, en étant la solution un peu drastique qui a réponse à tous ces maux de société. »
Co-chefferie féminine
Isadora et son équipe innovent en étant le premier caucus en 36 législatures du PEQ à opter pour une co-chefferie composée de deux femmes.
« Le féminisme est la plus grande valeur défendue par notre plateforme politique, explique Isadora. On trouve le symbole beau d’avoir deux femmes qui occupent ensemble, à parts égales, un poste de pouvoir. »
C’est Sabrina Krause, étudiante à la maitrise en communication politique native de Granby, qui accompagne Isadora dans cette fonction.
Implication politique
Bien qu’elle travaille présentement dans le domaine du droit syndical, Isadora n’est pas fermée à l’idée de s’impliquer en politique à l’avenir.
« La politique est essentielle pour faire avancer le droit, déclare l’avocate. Je trouve aussi que nos lois reflètent un retard si l’on se compare à d’autres pays. »
Chose certaine, le PEQ marque le parcours éducatif de milliers de jeunes depuis plus de 30 ans. Certains participants sont maintenant députés et ont l’opportunité d’user concrètement de leur bagage politique acquis lors de cette enrichissante expérience.