Un nouveau sondage de la Fondation canadienne des femmes révèle que les deux tiers des gens au Canada (65%) connaissent une femme ayant vécu de la violence psychologique, physique ou sexuelle.
La sensibilisation à la violence varie entre les genres. 69% des femmes connaissent une femme qui a vécu de la violence, comparativement à 61% des hommes.
«Ces données nous indiquent que les femmes portent une plus grande charge de la prise de conscience de la violence, affirme Paulette Senior, présidente et directrice générale de la Fondation canadienne des femmes, par voie de communiqué. Peut-être que les survivant.e.s de violence se sentent généralement plus à l’aise de se confier à une femme. Il est aussi possible que les femmes, les filles et les personnes bispirituelles, trans ou non binaires soient plus sensibles aux risques de violence, car elles y sont personnellement exposées chaque jour.»
Violence
Les taux de violence fondée sur le genre au Canada sont alarmants: 44% des femmes vivront de la violence de la part d’un.e partenaire intime au cours de leur vie.
Les femmes sont cinq fois plus susceptibles que les hommes d’être agressées sexuellement et plus susceptibles d’être agressées sexuellement sur leur lieu de travail.
Le taux de violence est plus élevé chez les femmes autochtones, noires ou racisées, les femmes en situation de handicap, les personnes 2SLGBTQIA+ ainsi que les autres groupes marginalisés.
En outre, le taux de féminicides a grimpé: une femme ou une fille est assassinée toutes les 48 heures.
Parallèlement, la nouvelle étude démontre que 64% des gens au Canada pensent qu’ils sauraient quoi dire et quoi faire pour aider une personne en situation de violence, une proportion stable depuis 2021.
Ère numérique
À l’heure actuelle, comme dans le passé, seule une personne sur cinq se dit «convaincue» qu’elle saurait comment aider quelqu’un qui a subi une agression physique.
Depuis 2021, ce niveau de confiance a chuté parmi les jeunes de 18 à 34 ans, une tendance inquiétante étant donné le risque accru de victimisation chez les jeunes femmes.
La haine et la violence fondées sur le genre en ligne sont aussi sources d’inquiétude comme les espaces virtuels prennent de plus en plus d’importance dans nos vies.
Selon Statistique Canada, une femme sur cinq vit du harcèlement en ligne. Les jeunes femmes, les personnes 2SLGBTQIA+ et les femmes noires sont les plus souvent ciblées.
Cette réalité rend les espaces numériques inhospitaliers en général. Près du tiers des gens au Canada hésitent à utiliser les médias sociaux ou à prendre part à des discussions en ligne de peur de vivre du harcèlement.
Sécurité en ligne
Les nouvelles données de sondage montrent que les femmes (84%) et les personnes 2SLGBTQIA+ (87%) prennent davantage de mesures que les hommes (77%) pour se protéger contre la haine et la violence en ligne.
Malgré cela, seulement 18% des femmes, 10% des personnes 2SLGBTQIA+ et 23% des hommes sont entièrement d’accord qu’ils et elles se sentent en sécurité sur Internet.
Quatre-vingt pour cent des gens au Canada pensent qu’il faut apporter des changements aux espaces numériques afin de les rendre plus sûrs pour tout le monde et 58% des femmes sont entièrement d’accord avec cette idée.
De plus, 88% des gens croient qu’il incombe aux entreprises des médias sociaux de protéger leurs utilisateurs et utilisatrices de la haine et de la violence sur leurs plateformes.
«Les gens sont conscients que la sécurité numérique n’est pas une responsabilité uniquement individuelle, déclare Andrea Gunraj, vice-présidente de l’engagement public à la Fondation canadienne des femmes, dans la même communication aux médias. Ces données démontrent que nous voulons que les entreprises de technologie prennent leurs responsabilités vis-à-vis de notre sécurité.»
Solutions
En ce qui a trait aux solutions, 44% des gens au Canada ont vu des publicités ou de l’information sur l’appel à l’aide, et les groupes les plus susceptibles d’y avoir été exposés sont les femmes (46%), les personnes 2SLGBTQIA+ (59%) et les jeunes de 18 à 34 ans (52%).
Quatre pour cent des gens au Canada ont eux-mêmes vu ou fait l’appel à l’aide. Ce geste ayant reçu le Prix du gouverneur général pour l’innovation est utilisé pour demander de l’aide en silence.
Il est devenu viral lors des confinements durant la pandémie et les femmes et les filles de partout dans le monde l’ont utilisé pour se sortir de situations dangereuses.
«Ça nous réjouit de savoir que les gens connaissent l’appel à l’aide, affirme Paulette Senior, par communiqué. Mais est-ce que tout le monde sait comment réagir? Notre objectif, c’est que partout, dans les milieux de travail et dans l’ensemble du Canada, les gens deviennent des répondant.e.s à l’appel à l’aide confiant.e.s et compétent.e.s dans un contexte où le risque de violence ne cesse d’augmenter.» (C.P./IJL)