Des parents de jeunes joueuses de soccer qui évoluent dans le U-11 pour le club de soccer Delta Laval réclament la libération de celles-ci, car ils considèrent que les services promis lors de l’inscription n’ont pas été rendus.
La situation a même été dénoncée à Soccer Québec pour tenter de faire bouger les choses.
Dans une lettre envoyée aux représentants du club lavallois vers la fin du mois de juillet, les parents soutiennent le fait qu’aucune mesure concrète n’a été mise en place au cours des dernières années pour pallier le problème de manque de joueuses.
Ils dénoncent aussi un manque de compétitivité pour justifier leur désir de quitter. Selon eux, les dirigeants auraient complété l’équipe par l’ajout de filles de calibre local.
Les parents ont rencontré les membres du Delta pour tenter de clarifier la situation.
«Ils se sont fait dire d’arrêter de chialer et que, s’ils n’étaient pas contents, ils n’avaient qu’à quitter. C’est donc ce qu’ils ont tous faits! Mais Delta refuse de libérer les filles», peut-on lire dans la lettre transmise au Courrier Laval.
Ils auraient aussi souhaité voir davantage de personnel technique compétent superviser les entraînements de leurs filles.
Delta Laval se défend
Le club de soccer Delta Laval ne voit pas en quoi les services promis n’ont pas été offerts.
En effet, l’organisation croit avoir fait sa part dans le dossier et précise que les nouvelles directives de Soccer Canada ont eu un impact sur la façon de former les groupes pour la saison 2020.
«Nous avons reçu de nouvelles directives qui font en sorte que toutes les catégories de U-12 et moins ne fonctionnent plus selon le principe d’équipes, explique Érick Abraham, président du conseil d’administration. Le développement des joueuses est maintenant mis à l’avant-plan et la victoire à tout prix n’a plus sa place.»
Les joueuses et joueurs de 12 ans et moins qui ont pu évoluer au calibre compétitif lors des dernières années se retrouvent donc jumelés avec tous les jeunes de leur groupe d’âge. «À chaque semaine, les compositions des équipes peuvent changer, car ce n’est pas un concept d’équipe fixe», ajoute-t-il.
Pour le manque de joueuses, il affirme qu’il s’agit d’une problématique, mais que Delta Laval a fait des efforts pour en trouver. La COVID-19 aurait aussi nui à l’organisation dans ses démarches. «Nous sommes passés de 2000 jeunes à environ 1200 cette année en raison de la pandémie, poursuit M. Abraham. […] Il est sûr que cela a pu affecter davantage le U-11 qui avait déjà un plus petit bassin.»
Refus de libération
Un total de sept filles tentent actuellement de changer de club. Celles-ci auraient obtenu l’autorisation d’un autre club pour joindre ses rangs, mais Delta Laval ne leur a pas octroyé la libération nécessaire pour compléter le processus.
Parmi ses motifs, le club lavallois soutient le fait que la demande a été faite après le premier match de la saison, alors que des engagements avaient déjà été pris quant au nombre d’équipes qui évolueraient dans chaque catégorie. Il pallie d’ailleurs le manque actuel en rappelant des joueuses plus jeunes.
«Nous comprenons qu’il peut y avoir de la frustration, mais, dans ce contexte, les seules personnes pénalisées sont les jeunes filles, rappelle le président du conseil […] Il faut aussi savoir que nous préparons une possible fusion entre les clubs de la partie ouest de Laval. Même si elles partent, elles vont revenir prochainement et, cette fois, il n’y aura pas de problème de bassin, car tout le monde va être ensemble.»
Il ajoute que le club autorisera leur libération à la fin de la saison si les parents le désirent toujours. Une situation qui est loin de plaire aux principaux intéressés pour cette année.
«La non-libération de nos filles ne donne absolument rien au club Delta, soutient un parent par échange courriel. Les pratiques et les matchs continuent comme si rien de tout ça ne s’était passé. Par contre, le résultat est que nos filles sont en otage.»
Une demande officielle a donc été faite à Soccer Québec afin de faire bouger les choses.
Pour le moment, l’organisation provinciale a accepté de libérer deux joueuses sous prétexte que le remboursement de leur saison indiquait la terminaison de leur contrat avec Delta Laval.
De fait, le club de soccer avait déjà entamé le remboursement de certains parents entre le refus de libération et le rendu de décision de Soccer Québec.