Huit mois après le début de l’attaque russe en Ukraine, Laval a accueilli 70 Ukrainiens sur son territoire.
La situation à Laval
Si le nombre peut sembler modeste, il faut savoir qu’une logistique complexe entoure l’accueil d’urgence de réfugiés fuyant une guerre.
«Normalement, quand les réfugiés arrivent, ils sont logés chez de la famille, explique Aline Dib, conseillère municipale responsable du développement social. Malgré cela, il faut les orienter et il reste qu’il faut leur trouver un logement.»
La conseillère de Saint-Martin continue en précisant que tous les citoyens de Laval se sont mobilisés pour trouver de la nourriture et du linge.
«Nous avons aussi des organismes mandatés au niveau de l’aide à apporter aux réfugiés, spécifie aussi Mme Dib. Il y a des partenaires qui jouent un rôle de premier plan dans l’accueil et l’intégration des ressortissants au niveau économique, mais aussi culturel.»
Expérience acquise
Aline Dib mentionne aussi l’aide à la francisation comme service possible. Elle rappelle que la Ville de Laval a déjà eu à œuvrer auprès des réfugiés syriens ce qui a permis de mieux cibler les besoins.
«J’ai été témoin de l’évolution des réfugiés syriens et du processus de francisation pour eux, observe-t-elle. Aujourd’hui ils parlent français, travaillent et tout se passe bien pour eux. Alors, je pense qu’à Laval on est bien équipé pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens, afin de les rendre pleinement autonomes. Surtout dans le contexte actuel du manque de main-d’œuvre. Nous avons besoin de ces gens-là».
Bien qu’optimiste, Aline Dib est consciente que la partie n’est pas gagnée d’avance pour ces gens qui arrivent ici avec très peu de choses et qui, souvent, ne parlent ni français ni anglais.
«Les Lavallois sont très accueillants lorsqu’il y a une crise. Cela dit, des organismes sont mandatés pour la francisation et apporter de l’aide pour l’adaptation et l’intégration via l’apprentissage du français. Cette étape reste importante à franchir et nous devons les aider. Bien que nous donnions des subventions à des organismes, personnellement en tant que responsable, je reste toujours disponible et à l’écoute de leurs besoins. Il est important de mentionner que ces personnes veulent comprendre et surtout, avancer.»
Les priorités
Parmi les organismes qui œuvrent à l’intégration des réfugiés ukrainiens, tous s’entendent pour dire que ces derniers veulent s’intégrer et retrouver une vie aussi normale que possible. Seulement, la réalité est toute autre et l’emploi n’est pas la priorité.
«Depuis le mois de janvier, j’ai 10 Ukrainiens qui suivent des cours de francisation, commente Saby Rivas, responsable de la francisation pour l’organisme Perspective Carrière de Laval. Certains ont très peur d’apprendre une nouvelle langue. Ils sont dépaysés et se sentent perdus. La plupart ont quitté très rapidement et laissent derrière eux un pays en guerre et doivent vivre dans des familles d’accueil qui parlent français. La barrière linguistique les rend mal à l’aise. Bien que très reconnaissants, ils sont souvent mal à l’aise.»
Du côté du Carrefour jeunesse-emploi, les défis actuels des réfugiés ukrainiens n’abondent pas vers l’acquisition d’un emploi en premier lieu.
«Notre Programme d’accompagnement et de soutien à l’intégration couvre les 14 ans et plus sans limite d’âge, ce qui est très facilitant pour les personnes et familles issues d’immigration que nous recevons dans nos locaux, partage Jennifer Asselin, coordonnatrice au Carrefour jeunesse-emploi. Nous avons reçu une douzaine de personnes ukrainiennes accompagnées par des membres de leur famille pour faciliter la communication et l’aide apportée. Pour ceux et celles rencontrés, le besoin premier n’était pas la recherche d’emploi.»
Selon une large part des intervenants auprès des réfugiés ukrainiens en sol lavallois, les difficultés liées à la langue, le dépaysement et les traumatismes dus à la guerre faisant toujours rage dans leur pays, sont des étapes à franchir avant d’entamer une intégration sociale complète des réfugiés ukrainiens.
Programme fédéral
Rappelons aussi qu’en premier lieu, l’accueil des réfugiés se fait par l’intermédiaire d’un programme d’Immigration Canada, soit l’Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU).
Ce programme, d’après les informations fournies sur le site d’Immigration Canada, vise à octroyer un visa visiteur qui permet de travailler et\ou d’étudier au Canada.
Cela dit, le programme AVUCU reste dans la perspective d’un retour en Ukraine une fois le conflit actuel terminé.