Les conseillers municipaux David De Cotis, Isabella Tassoni et Paolo Galati ont annoncé hier soir leur retrait du caucus de la seconde opposition à l’hôtel de ville «afin de collaborer pleinement avec les diverses instances et de ne pas entraver le travail de leurs collègues au conseil municipal».
Cette décision fait suite à un reportage publié le jour même dans les pages du Journal de Montréal selon lequel les trois élus feraient l’objet d’une enquête à la Commission municipale du Québec (CMQ) liée à des terrains et/ou des entreprises qu’ils détiennent qui n’apparaissent pas à leur Déclaration d’intérêts pécuniaires ou qui y ont été ajoutés au-delà du délai de 60 jours prescrit par la loi.
Dans le cas de M. De Cotis, on apprend que l’Unité permanente anticorruption (UPAC) et le Bureau d’intégrité et d’éthique de Laval-Terrebonne (BIELT) s’intéresseraient à des demandes répétées qu’il aurait adressées auprès du chef de cabinet du maire en 2014, Gilbert Gardner, «pour que la Ville entreprenne l’implantation des services municipaux» dans un secteur boisé du quartier Auteuil «sans jamais m’informer» qu’il y possédait des terrains, écrit M. Gardner dans un courriel daté du 18 mai 2019 dont le Journal a obtenu copie.
Vendetta?
Niant formellement la teneur des propos de M. Gardner, David De Cotis y dénonce «une stratégie du maire Marc Demers et son entourage pour me sacrifier sur la place publique», signalant au passage que l’UPAC n’infirme ni ne confirme jamais la tenue d’une enquête. S’il se dit prêt à collaborer avec l’UPAC et le BIELT, il insiste pour dire que ces unités d’enquête policière ne l’ont jamais contacté.
Celui qui, en juin 2018, avait claqué la porte du parti du maire avec neuf autres élus du Mouvement lavallois – plongeant du coup l’administration Demers dans une crise majeure – ne manque pas de rappeler s’être opposé quelques semaines plus tôt au versement d’une prime de départ de «190 000 $ cash» à Gilbert Gardner, tel qu’il l’avait déclaré en entrevue au Courrier Laval l’hiver dernier. Aujourd’hui, il croit en payer le prix.
Le temps de faire la lumière
Par voie de communiqué, le chef intérimaire d’Action Laval, Achille Cifelli, a dit «accepter pleinement» la décision des trois conseillers de se retirer du caucus.
«Action Laval est un parti honnête, composé de centaines d’hommes et de femmes, travaillant tous conjointement au bien des Lavallois. Il est très important de prendre le temps nécessaire pour faire la lumière sur toute allégation», indique-t-il tout en affirmant que le parti n’émettra aucun autre commentaire pour «ne pas perturber les enquêtes en cours et le travail important de son caucus».
Jusqu’à nouvel ordre, seuls les élus Michel Poissant, chef du conseil d’Action Laval, Aglaia Revelakis et Daniel Hébert participeront aux réunions et rencontres stratégiques de cette formation politique soudainement privée de la moitié de ses effectifs.
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