En grève générale illimitée depuis le 12 février, les travailleuses de la cafétéria du Collège Montmorency ont profité de la présence de la ministre de l’Emploi dans les murs de l’établissement pour dénoncer leurs conditions de travail le lundi 26 février.
Rassemblées devant la porte 3 du Collège, le groupe de travailleuses souhaitait interpeler Kateri Champagne Jourdain, ministre de l’Emploi, afin de lui présenter leur lutte. La ministre était de passage dans la région dans le cadre d’une discussion sur l’emploi à Laval.
Rappelons que ces 17 employées, majoritairement des femmes racisées, se battent pour obtenir un salaire d’au moins 18$ l’heure. À l’heure actuelle, elles gagnent 16$ l’heure, peu importe l’ancienneté.
«Nos demandes sont pourtant raisonnables: 18$ l’heure à l’embauche et jusqu’à 20$ l’heure pour les salariées plus expérimentées. Dans le contexte actuel d’inflation et compte tenu de l’ancienneté de plusieurs membres de l’équipe, ces demandes s’avèrent tout à fait légitimes, insiste la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la cafétéria du Cégep Montmorency–CSN, Paula Viveiros, via communiqué. Nous profitons de la présence de la ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, dans les murs du Collège pour réitérer notre appel à un salaire décent.»
Tracts en mains, elles ont attendu que l’élue ou un membre de son équipe réponde à leurs demandes, en vain. Sans résultats à l’arrivée de l’équipe ministérielle, elles ont attendues plusieurs heures, le temps qu’elle ressorte du bâtiment. Verdict: excepté un signe de la main, aucune interaction avec Mme Champagne Jourdain ou son équipe.
Employeur
Leur employeur, le Groupe Compass, est une multinationale qui dispose d’un quasi-monopole dans les services alimentaires.
«Pour une entreprise de cette envergure, les demandes salariales des travailleuses de la cafétéria du Collège Montmorency ne représentent que des miettes», soutient Linda Tavolaro de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), dans la même communication aux médias.
Selon l’organisation syndicale, dans plusieurs de ses établissements, le Groupe Compass verse des salaires supérieurs au taux de 18$ l’heure réclamé par les travailleuses de la cafétéria du Collège lavallois. Le syndicat souhaite aussi que la direction du Collège Montmorency joue un rôle plus actif auprès du Groupe Compass, son contractuel, afin de régler ce conflit.
Le conseil d’administration du Collège s’est déroulé mardi le 20 février et le conflit devait être abordé par plusieurs participants, tels le Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep Montmorency (SEECM) et le Syndicat des employés de soutien du Collège Montmorency, suite à une demande des travailleuses de la cafétéria. Selon le SEECM, une discussion à ce sujet a bien eu lieu, mais sous huis clos.
Une autre action de grève est prévue au Collège Montmorency ce mardi 27 février. Informations à venir.