Cette année encore, le club de robotique de Curé-Antoine-Labelle se prépare pour la compétition Robotique CRC dont l’école est hôtesse et qui se déroulera du 16 au 18 février.
Ouvert au public, ce concours met aux prises des clubs de robotique d’écoles de niveau secondaire et collégial.
Cette année, les robots télécommandés auront pour tâche de différencier le bleu du jaune, ainsi que de retourner des pièces de bois et les placer en hauteur.
Préparation
En pleine journée pédagogique, trois enseignants se sont affairés dans un laboratoire de l’école secondaire de Sainte-Rose.
Dominic Ouimet, Geneviève Berthiaume Gagnon et Annie Hurtubise sont tous des enseignants en sciences et technologie.
Le trio supervise des élèves des 3e et 4e secondaire qui sacrifient leur journée de congé pour fabriquer un robot.
Le club de robotique de Curé-Antoine-Labelle travaille à l’année pour prendre part à la compétition.
Les tâches et règlements autour du robot télécommandé n’ont été dévoilés qu’au mois de novembre. Les élèves n’ont donc eu qu’une dizaine de semaines pour y arriver.
Par contre, la compétition comprend plusieurs volets, dont celui du kiosque avec un (ou plusieurs) animatronique.
C’est pour ce volet que les élèves passent la plupart de leurs dîners, journées pédagogiques et samedis dans le petit laboratoire de leur école dès le lendemain de chaque compétition.
Le kiosque n’est pas une mince affaire. Cette année, l’équipe a choisi comme thématique le film animé Dragons et s’applique à construire un Krokmou animé.
Enseignants dévoués
Les trois enseignants qui chapeautent le projet jonglent aussi entre leur vie personnelle et celle d’enseignant.
Ils sacrifient leur journée pédagogique, servant d’ordinaire à avancer les corrections et préparer les bulletins, pour venir bricoler avec les jeunes.
«Ça m’est arrivé de devoir faire des bulletins pendant une fin de semaine de compétition», confie Dominic Ouimet, qui a fondé le club il y a 11 ans.
«Je ne connaissais rien en robotique. J’ai eu du soutien du comité [de Robotique CRC].»
Cette activité est une incarnation de l’«apprentissage par problème».
Les enseignants sont là pour guider les élèves, pas leur donner les réponses.
«On est là pour assurer que c’est sécuritaire», souligne Dominic Ouimet.
Si les enseignants sont prêts à travailler aussi fort, c’est pour les jeunes.
Deux élèves crient de joie. Pour la première fois, ils ont réussi à faire fonctionner l’ascenseur du robot.
«Ça, ça fait des mois qu’ils y travaillent», explique Geneviève Berthiaume-Gagnon.
La fierté se lit sur le visage de l’enseignante.
Peu de moyen
Le club de robotique de Curé-Antoine-Labelle travaille fort avec peu de moyens.
Il ne reste que quelques vestiges des robots et kiosques passés. Le matériel est continuellement réutilisé.
L’équipe est aussi soulagée que la compétition ait lieu à Laval pour une deuxième année consécutive. Ils n’auront pas de transport de robot à faire.
«On n’a pas d’argent pour un camion pour le robot», explique Geneviève Berthiaume-Gagnon.
Par contre, au fil des ans, le club a réussi à se munir d’imprimantes 3D et de coupeurs laser. Des outils devenus essentiels pour ce type de construction. Malgré ses modestes moyens, le club se démarque.
«L’an passé, on a eu la 3e place en conception et construction», renchérit Dominic Ouimet.
Pour égaliser la compétition, les organisateurs fournissent les pièces importantes pour le robot, comme le moteur ou encore la manette de contrôle.
Ouvert à tous
«N’importe qui peut joindre le club. C’est gratuit et ça ne prend pas de connaissance. On ne veut pas que l’argent soit un problème», souligne Geneviève Berthiaume-Gagnon.
Ce local est devenu un lieu rassembleur.
Certains jeunes confient qu’au départ, ils ont rejoint le club de robotique pour ne pas dîner en solo.
Loin d’être des stéréotypes d’élèves surdoués en programmation, seulement deux d’entre eux souhaitent continuer dans le monde de l’ingénierie.
«Au début, le soir, j’allais sur YouTube pour comprendre l’électricité, mais plus maintenant», affirme Nathan, un élève de secondaire 4.
Les membres du club de robotique ne font pas partie d’un curriculum avancé. Ce sont juste des élèves motivés du programme régulier.
Lors des discussions, un membre du club se réfère à un ingénieur qui travaille sur le robot. «Ingénieur» est le surnom donné à un élève de secondaire 5 ayant déjà participé à la compétition et qui vient donner un coup de main à la relève.
En fin de séance, les enseignants annoncent aux élèves que la fermeture approche. Ils auront tous été là de 8h30 à 15h30.
«J’ai de la correction à aller faire», explique l’enseignant.