Le jeudi 1er mai, toutes les instances syndicales affiliées au Collège Montmorency ont milité contre le projet de loi 89 (PL89), jugeant qu’il contrevient à leurs droits.
Le Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep Montmorency (SEECM), le Syndicat des employés de soutien du Collège Montmorency, le Syndicat des professionnelles et professionnels du Collège Montmorency et l’Association générale des étudiants de Montmorency (AGEM) avaient réuni près d’une centaine de personnes dans l’atrium du collège lavallois.
Des représentant.e.s syndicaux ont déroulé une imposante bannière où l’on pouvait lire Uni.es pour nos conditions de travail et de vie! Debout contre l’austérité!. Un symbole PL89 barré de rouge ainsi qu’un poing militant bien levé complétait l’étendard.
Projet de loi 89
PL89 ou Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out «introduit des dispositions visant le maintien de services assurant le bien-être de la population, soit les services minimalement requis pour éviter que ne soit affectée de manière disproportionnée la sécurité sociale, économique ou environnementale de la population, notamment celle des personnes en situation de vulnérabilité».
En résumé, le Tribunal administratif du travail pourrait exiger le maintien des services en temps de négociations, affectant ainsi le pouvoir de grève des syndicats.
Comme ce projet de loi débarque quelques temps après la fin d’une grève générale illimitée dans le domaine de l’éducation, il est difficile de n’y voir qu’une coïncidence.
Pour le moment, comme les ententes ont été négociées il y a peu, le personnel du Collège n’est pas directement affecté.
Selon Amélie Therrien, présidente du SEECM, il est clair que PL89 a pour objectif d’affaiblir le mouvement syndical et s’inscrit dans un autoritarisme gouvernemental.
«Si notre droit de faire la grève est diminué, qu’on nous l’enlève pour retourner les étudiants en cours, c’est sûr que ça va avoir des répercussions sur nos négociations, sur les gains qu’on fait et, ultimement, ces gains-là, on les fait pour les étudiants», martèle l’enseignante.
Avec cette décision gouvernementale qui s’ajoute à l’arrêt des projets d’infrastructures et de rénovations, aux coupures budgétaires des institutions collégiales, au gel d’embauche et à une cible d’heures draconienne, le moral est en chute libre chez le personnel lavallois en éducation supérieure.
«On ne voit pas la lumière au bout du tunnel parce que la cible des heures est vraiment très barrée pour l’année qui s’en vient, regrette Martin Boissonneault, président du Syndicat des employés de soutien du Collège Montmorency. C’est vraiment très important que le cégep respecte ça et, sans faire de coupures, il n’y arrivera pas. Avec la population étudiante qui augmente sans arrêt à chaque année et le personnel qui n’augmente pas à la même vitesse, on a déjà des manques. […] On demande de faire plus avec moins. Il faut donner le même service, mais on a moins de moyens financiers et de personnel. Le personnel s’épuise parce que justement on lui demande de faire plus de tâches que ce qu’il est capable de faire dans une journée de travail régulière.»
La direction du Collège abonde dans le même sens que ses organisations syndicales par rapport au projet de loi.
«Bien que le Collège reconnaisse les objectifs du gouvernement en matière de continuité des services aux étudiants et à la population, nous croyons fermement que cette démarche doit se faire dans le respect des droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs du réseau collégial, soutient Véronique Leboeuf, directrice des communications et initiatives stratégiques du Collège Montmorency. Le respect de la liberté d’association, du droit de négociation et des conditions de travail sont essentiels au maintien d’un climat d’étude et de travail sain, durable et équitable.»
De son côté, le gouvernement se défend en précisant que «le projet de loi vise à rétablir un équilibre clair entre le droit des travailleurs et les besoins de la population» et qu’il se «donne ainsi de nouveaux outils pour assurer une meilleure prévisibilité pour les citoyens lors de conflits de travail importants».
Autres actions
Cette action découlait d’une proposition adoptée à la dernière assemblée générale du SEECM où ses membres ont accepté que le syndicat «entame une escalade de moyens de pression contre l’autoritarisme du gouvernement québécois pouvant mener jusqu’à la grève sociale».
Dans le même ordre d’idées, les enseignant.e.s montmorenciens se sont joints à l’initiative intersyndicale Toujours debout contre l’austérité lors d’une marche au parc Lalancette le jeudi 1er mai en soirée.

Le SEECM a aussi demandé la démission de Pascale Déry, ministre de l’Éducation du Québec, à la fin d’avril puisqu’il lui reproche des «attaques à la liberté académique» en lien avec les enquêtes administratives déclenchées aux cégeps Dawson et Vanier.
Simple et gratuit
Meta (Facebook et Instagram) bloque vos nouvelles du Courrier Laval, tout comme Google continue de leur faire obstruction, en réponse à la loi C-18.
Pour avoir accès à vos nouvelles et rester ainsi connecté à la source, le Courrier Laval vous invite à télécharger son application. Vous pouvez également vous abonner à l’infolettre hebdomadaire. Vous pourrez ainsi continuer de lire vos nouvelles gratuitement, et ce, en temps réel avec un ratio moindre de publicités. N’oubliez pas d’activer les notifications et de passer le mot à vos proches et contacts!
Apple : https://apple.co/3wsgmKE
Android : https://bit.ly/3uGPo1D
Infolettre : https://courrierlaval.com/infolettre/