Pour une troisième année consécutive, des enseignantes et élèves de l’école secondaire Leblanc, à Duvernay-est, ont remis des sacoches remplies de produits hygiéniques et de beauté à des femmes itinérantes bénéficiant des services du Refuge d’urgence de Laval.
C’est une trentaine de jeunes en classes d’adaptation scolaire accompagnés par leurs enseignantes qui ont travaillé à la réalisation du projet.
Pendant la majorité de leur année scolaire, l’équipe a amassé des fonds, récolté des produits et assemblé les sacs jusqu’au mois de mars. Les sacoches ont été remises au Refuge d’urgence de Laval, à la Journée internationale des droits des femmes.
On a donc rempli 55 sacoches de produits d’hygiène, tels que baume à lèvre, savon, brosse à cheveux, maquillage et déodorant.
Chaque sac était aussi accompagné d’un bracelet confectionné par les élèves en déficience.
«La réception de produits d’hygiène plus spécialisées, comme du maquillage, aide énormément les femmes itinérantes au niveau de leur estime et bien-être, exprime Michael Beaulieu, propriétaire du refuge d’urgence Laval. Le refuge ne procure que des produits d’hygiène de base.»
Révélation
Depuis le début du partenariat entre l’école et l’OBNL, les élèves et la clientèle du Refuge ont saisi à de nombreuses reprises l’occasion de travailler ensemble.
«Au départ, on ne savait pas trop comment les deux clientèles allaient réagir, explique Sabrina De Michele, enseignante en déficience. Ç’a été une révélation. Les jeunes ne voient pas la différence entre les clientèles. Ça amène une belle dynamique.»
Presque chaque semaine, les jeunes vont donner un coup de main en servant de la soupe, par exemple.
«Les deux clientèles se valorisent entre elles, témoigne Ana Sofia Lourenço, directrice de l’école Leblanc. Les jeunes réalisent qu’ils ont leur place et qu’ils peuvent faire une différence. Ils peuvent donner dans ce contexte, pas seulement recevoir.»
L’itinérance à Laval
Depuis la pandémie, on remarque une augmentation des personnes en situation d’itinérance dans la région, mais aussi un changement du type d’itinérance observé.
«L’itinérance à Laval est souvent cachée, développe Mathieu Frappier, coordonnateur du Réseau des organismes et intervenants en itinérance de Laval (ROIIL). Les personnes n’ont pas de domicile, mais dorment dans leur voiture, chez leurs proches. Ça se traduit souvent par des milieux qui ne sont pas toujours sécuritaires, surtout pour les femmes. De plus en plus, l’itinérance est visible en raison de l’inflation et de la crise du logement.»
Ainsi, le don de produits d’hygiène spécialisés prend une double fonction et contribue également à la sécurité des femmes sans domicile fixe.
Bien qu’une vingtaine d’organismes travaillent actuellement à la prévention ainsi qu’à la réduction de l’itinérance sur l’île Jésus, la région manque cruellement de ressources.
La municipalité ne compte qu’un lit par 6400 habitants, statistique minime par rapport à ses voisines. En guise d’exemple, Montréal compte un lit par 1200 habitants, Terrebonne 1 par 2500 et Saint-Jérôme 1 par 1500.