(N.D.L.R.) Cette semaine, le Courrier Laval poursuit sa tournée des comtés en vous présentant les candidats des six principales formations politiques en lice dans la circonscription de Marc-Aurèle-Fortin. Appelés à identifier jusqu’à trois grands enjeux locaux et régionaux visant spécifiquement les citoyens dont ils sollicitent l’appui et souhaitent défendre les intérêts à Ottawa, les candidats disposaient d’un maximum de 150 mots pour exposer leurs priorités. Voici donc les principaux thèmes (souvent nationaux) dont ils ont fait leur cheval de bataille en cette campagne électorale, les réponses obtenues oscillant entre 26 et 153 mots.
Yves Robillard
Député fédéral sortant, le libéral Yves Robillard demande un renouvellement de mandat, lui qui avait été élu pour la première fois en 2015 avec une majorité de plus de 10 000 voix.
«Un des premiers enjeux pour les citoyens, c’est de s’assurer que nos aînés puissent jouir de la retraite qu’ils méritent. Ils doivent pouvoir bénéficier d’un régime de pension leur garantissant sécurité et qualité de vie pour leur retraite.»
Il réfère ici à un soutien plus généreux aux aînés prévu à la plateforme du parti selon lequel les libéraux augmenteraient la Sécurité de la vieillesse à l’âge de 75 ans de même que les prestations du survivant du Régime de rentes du Québec (RRQ).
«Aussi, que ce soit en investissant dans le transport en commun ou dans des centres sportifs, je veillerai à ce qu’un gouvernement libéral réélu continu de supporter les Municipalités dans leurs projets d’infrastructures vertes et sociales qui favorisent l’épanouissement de nos communautés», poursuit-il avant de s’engager à «veiller à la valorisation et la protection de nos berges» de concert «avec les autres paliers de gouvernement pour améliorer leurs accès à la population».
Vantant l’«immense richesse en matière de biodiversité» dont recèle le comté qu’il habite depuis une soixantaine d’années, M. Robillard faisait valoir lors de l’annonce de sa candidature le bilan des quatre des dernières années de son gouvernement, nommément la création d’un million d’emplois, l’instauration de l’Allocation canadienne pour enfants qui a permis de sortir près de 300 000 enfants de la pauvreté et l’imposition d’un prix sur la pollution.
Sonia Baudelot
Candidate du Parti conservateur, Sonia Baudelot, qui s’est faite connaître aux élections municipales alors qu’elle briguait la mairie à la tête du parti Avenir Laval, s’engage si elle est élue le 21 octobre à promouvoir les investissements en «transport en commun pour désengorger les routes», veiller à la «protection de nos îles et parcs» et «aider nos centres communautaires mis en place pour les besoins de nos citoyens», écrit la candidate qui siège au conseil d’administration de l’organisme Loisibourg dans Sainte-Dorothée.
Celle qui avait obtenu plus de 15 % des suffrages en 2017 mettait aussi en lumière, lors d’un point de presse en début de campagne, la position de son chef Andrew Scheer face à la loi québécoise sur la laïcité de l’État, évoquant son engagement à respecter la décision de l’Assemblée nationale.
Habitant la circonscription voisine de Laval-Les îles, la candidate conservatrice affirmait lors de son investiture dans Marc-Marc-Aurèle-Fortin avoir à coeur de servir les intérêts des familles et des entrepreneurs. L’arrivée d’Andrew Scheer à la tête du Parti l’avait «convaincue de faire le saut en politique fédérale pour promouvoir des baisses d’impôt pour les familles, stimuler la création d’emploi, renforcer le Code criminel et transférer des pouvoirs aux provinces», faisait valoir cette mère de deux adolescents de 11 et 14 ans.
Directrice de vol (leader des agents de bord) au sein d’une grande compagnie aérienne, Mme Baudelot y occupe parallèlement la vice-présidence syndicale de la section locale pour le personnel navigant en plus de siégé au comité santé et sécurité.
Lizabel Nitoi
Sous la bannière du Bloc québécois, Lizabel Nitoi, une enseignante de profession, fait de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques sa grande priorité.
«Nous sommes pour l’électrification des transports et farouchement contre les pipelines Énergie Est qui transportent du pétrole issu des sables bitumineux et qui menacent la biodiversité et 800 cours d’eau, incluant le fleuve Saint-Laurent, écrit-elle. Nous veillons à l’élimination des pesticides. Nous proposons la péréquation verte, une réforme fiscale-bourse d’excellence basée sur les efforts de réduction d’émissions de GES. Nous déposerons une loi conforme à l’Accord de Paris ayant un mécanisme de reddition de compte et clause de révision obligatoire.»
L’économie est le second grand enjeu selon cette candidate d’origine roumaine, qui habite Charlemagne dans le comté de L’Assomption. «La protection des fleurons économiques, du patrimoine bâti, la défense de l’expertise québécoise dans l’industrie et l’agriculture, la justice fiscale, la protection de la gestion de l’offre, le développement régional et l’impôt unique» représentent ses principales préoccupations.
Puis, en matière de cohésion sociale qu’elle définit comme le «vivre ensemble», elle entend défendre «les valeurs d’équité sociale, l’égalité homme-femme, la laïcité d’État, le respect du français, notre langue et des valeurs culturelles québécoises.»
Candidate bloquiste dans Marc-Aurèle-Fortin, Mme Nitoi, qui s’était présentée en 2012 dans L’Assomption pour le PQ, milite au sein du Bloc depuis sa fondation en 1991.
Ali Faour
Porte-étendard du Nouveau Parti démocratique (NPD) dans Marc-Aurèle-Fortin, Ali Faour place la santé parmi ses priorités.
«Il est incompréhensible qu’en 2019 et dans un pays aussi développé que le Canada, les citoyen(ne)s n’aient toujours pas accès à des services de santé adéquats, écrit-il. En investissant dans le réseau de la santé et en instaurant une assurance médicaments publique qui couvrira tout le monde, nous serons en mesure de bien prendre soin des Canadien(ne)s et de leur offrir une meilleure qualité de vie.»
Dans la même foulée, M. Faour veut «rendre la vie des citoyen(ne)s plus abordable». «Cela passe avant tout par des investissements faits aux bons endroits et aux bonnes ressources, tels que les logements sociaux, les services de garde, les soins de la santé et les services de télécommunication abordable».
L’environnement le préoccupe également, lui qui estime que «s’attaquer au changement climatique est plus urgent que jamais». Le candidat NPD ajoute: «Nos choix et nos politiques impactent notre vie d’aujourd’hui et le futur de nos enfants. Il est de notre devoir de faire des choix responsables à l’échelle du pays.»
Natif de Beyrouth au Liban, aujourd’hui Lavallois du comté de Vimy, celui qui œuvre dans le monde des affaires depuis plus de 25 ans milite «depuis toujours» pour les mouvements de gauche, l’égalité sociale et les droits des minorités et des femmes, peut-on lire sur le site du NPD.
Ali Faour en est à sa 2e campagne, lui qui en 2014 avait brigué les suffrages pour Québec Solidaire dans la circonscription de Robert-Baldwin, un bastion libéral de la région de Montréal.
Bao Tran Le
Candidat du Parti vert du Canada dans Marc-Aurèle-Fortin, Bao Tran Le «souhaite promouvoir le télétravail en tant qu’arme de choix pour réduire le trafic, diminuer les empreintes environnementales des entreprises, mais également pour améliorer l’équilibre entre le travail et la famille».
Il mentionne que les résidents de sa circonscription «s’inquiètent beaucoup de l’accélération» du développement urbain à Laval et de la congestion du réseau routier métropolitain qui étire les temps des travailleurs passé entre la maison et leur lieu de travail.
«Mon objectif, si je suis élu, est de revoir et ralentir la croissance de l’urbanisme que nous constatons, de trouver un équilibre entre de nouveaux développements et la conservation d’espaces verts non seulement pour les personnes, mais également pour la faune.»
Né à Ho Chi Minh dans le sud du Vietnam, ce Lavallois habitant le comté où il tente de se faire élire soutient que «le Parti vert peut faire beaucoup pour assurer l’avenir de la prochaine génération, mais nous devons agir maintenant», dit-il.
Débarqué au Québec avec sa mère au début des années 1980 pour échapper à la guerre et à la pauvreté, alors qu’il n’était que d’âge préscolaire, M. Tran Le est aujourd’hui engagé dans la lutte pour l’égalité et le bien-être des personnes en marge de la société.
Marié depuis 13 ans et père de 4 enfants, il a choisi de s’établir à Laval en 2006 pour y fonder sa famille. Il est actuellement gestionnaire de projet dans une entreprise des technologies de l’information, un secteur où il œuvre depuis une vingtaine d’années.
Emilio Migliozzi
Candidat pour le Parti populaire du Canada, Emilio Migliozzi assure quant à lui que «les Lavallois auront droit aux changements espérés au fédéral» avec la formation de Maxime Bernier.
Ce résident du secteur Le Bergerac, dans Fabreville, prône «des frontières sécurisées et des immigrants qualifiés», ajoutant que «notre petite et moyenne entreprise a besoin d’une baisse du fardeau fiscal pour compétitionner avantageusement dans un marché globalisé» au même titre que «les citoyens veulent moins de taxation et plus d’argent dans leur enveloppe de paie».
Il promet également des «incitatifs aux provinces pour réduire les listes d’attente et les coûts en santé».
Membre du conseil des commissaires de la Commission scolaire Sir Wilfrid-Laurier depuis 2012, M. Migliozzi n’en est pas à ses premiers pas en politique, lui qui fut candidat indépendant à la mairie de Laval en 2005 avant de participer, quatre ans plus tard, à la fondation du parti du Mouvement lavallois dont il fut un officier jusqu’à ce qu’il rompt ses liens avec le parti en 2013. Sur la scène fédérale, il s’était présenté en 2006 sous la bannière du Parti conservateur où il avait terminé 3e dans la circonscription de Laval, devenue le comté de Vimy à la suite du redécoupage électoral de 2013.
Informaticien de profession, Émilio Migliozzi, père de trois enfants, a œuvré à titre de travailleur autonome pendant 30 ans, gérant notamment sa propre entreprise dans le domaine de la reproduction numérique. Travaillant dans le secteur des transports, il est aussi enseignant à l’éducation professionnelle.
Limites du comté
Créé en 2004 et nommé en l’honneur de l’illustre peintre natif de Sainte-Rose, le comté de Marc-Aurèle-Fortin qui, à l’origine, chevauchait la rivière des Mille Îles a été redécoupée en 2012 pour se limiter au seul territoire lavallois. Cette circonscription située au nord de l’île Jésus est bordée au sud par l’autoroute 440 et à l’ouest par l’autoroute 13. À l’est, elle s’étend à jusqu’à la route 335 (entre la rivière des Mille Îles et l’avenue des Lacasse) et le boulevard des Laurentides (entre l’avenue des Lacasse et l’A-440).
Marc-Aurèle-Fortin en chiffres
54
Superficie en kilomètres carrés
78 195
Nombre d’électeurs sur les listes préliminaires
101 750
Population selon le recensement de 2016