Comme pour beaucoup d’organismes, le financement est au cœur des préoccupations de l’Association des personnes aphasiques de Laval. C’est pour cette raison, que l’APAL organisera sa première soirée de collecte de fonds, avec un objectif fixé à 50 000 $.
«Au Regroupement des associations de personnes aphasiques du Québec, on ne peut que se réjouir de la tenue d’une telle soirée, car en plus de financer les activités cet événement permettra de faire connaître l’aphasie», a souligné Jean-Marie Grenier, président du regroupement, qui vit avec l’aphasie depuis 20 ans.
Parler de l’aphasie
Et afin de témoigner de cet état qui implique une difficulté à communiquer, Jean-Pierre Coallier, animateur à la télévision et à la radio, a accepté de livrer son histoire personnelle.
«Un soir, assis à mon bureau à Radio Classique Montréal, j’ai fait tomber mon crayon et là, impossible de le ramasser. Quand je suis sorti du bâtiment, impossible de taper le code», se souvient non sans émotion le porte-parole de l’événement. Un coup de téléphone à son fils quelques minutes après cette soirée de 2009 et les secours sont arrivés. Jean-Pierre Coallier avait fait un accident vasculaire cérébral (AVC).
«Je pensais qu’après mes deux semaines d’hôpital, je pourrais reprendre la radio», poursuit-il. Finalement, ce n’est qu’après quatre mois d’autorééducation, que Jean-Pierre Coallier retrouva ses facultés d’homme de communication, conscient qu’il aurait pu les perdre à jamais.
L’enjeu du financement
Avec la hausse de la fréquentation et le montant des subventions, ce que craignait la directrice est arrivé, puisque l’organisme a dû réduire ses services cet été.
«Au printemps 2011, on a eu cette idée de soirée, car on ne voyait pas le bout», se souvient Colette Beauregard, directrice générale de l’APAL, qui a même dû contribuer personnellement. Depuis plusieurs années, l’organisme tente de varier ses sources de financement, mais les budgets demeurent serrés.
«On ne peut plus que compter sur les subventions. Le gouvernement coupe, et même dans les services. Avant une personne qui avait eu un AVC avait trois ans de services. Aujourd’hui, c’est réduit à trois mois», poursuit Mme Beauregard, qui aimerait faire de cet événement un rendez-vous annuel.
Des activités pour stimuler
De par leur état, les personnes atteintes d’aphasie souffrent d’isolement.
En proposant des activités d’informatique, de menuiserie, de tissage, de tai chi, de stimulation de langage, de peinture, les intervenants espèrent briser cette solitude tout en contribuant à l’amélioration de leurs capacités.
«Ici, les activités sont valorisantes, et on leur donne de la chaleur humaine», conclut Colette Beauregard, qui envisage même développer les services avec une section anglophone.
À Laval, 2700 personnes sont victimes d’un AVC chaque année.
La soirée, qui comprendra un cocktail, un dîner et un spectacle, se tiendra le 16 novembre, à partir de 17h30, à la salle de réception Paradis, située au 1833, boul. Curé-Labelle, à Chomedey. Billet: 200 $. Information: 450 937-3666 ou info@apal.ca