Mis à jour le 18 août 2025 à 22h06
Plus d’une dizaine de parents de l’école Georges-Vanier étaient présents au conseil municipal du mardi 12 août, portant la voix de plus d’une centaine d’entre eux qui cumulent plus de 23 500$ en constats d’infraction pour avoir déposé leurs enfants sur l’avenue Mondor.
Témoignant chacun de leur expérience, les parents ont interrogé les élus quant aux intentions derrière les procédures jugées douteuses employées par le Service de police de Laval (SPL) et demandé l’action du milieu politique afin d’annuler les contraventions, puis mettre en place un débarcadère sécuritaire pour les enfants à la rentrée scolaire.
«Si l’objectif était d’accroître la sécurité des élèves à cet endroit, pourquoi les contraventions ont été postées six mois après les infractions, et surtout, après la fin de l’année scolaire? a questionné Ayoub Omayma, maman cumulant 13 contraventions à elle seule pour une facture de plus de 1000$. […] Comment démontrez-vous que les policiers ont fait preuve de jugement professionnel [alors que le même policier a émis] deux contraventions à mon égard deux jours de suite sans qu’il n’ait même pas pris la peine de descendre de son véhicule pour venir m’informer de la situation?»
Interpelé par les citoyen.ne.s en tant que conseiller municipal du secteur de l’école Georges-Vanier, Paolo Galati a livré une réponse enflammée donnant raison aux insatisfactions des parents.
«Nous devons agir, a-t-il déclaré sous les encouragements des parents présents au conseil municipal. Ces contraventions émises dans ces conditions inacceptables doivent être annulées. Annulées! Un corridor de dépôt sécuritaire clairement identifié sur l’avenue Mondor doit être mis en place immédiatement. Et nous devons informer nos résidents avant d’appliquer de nouvelles mesures, pas des mois après! Notre rôle est de protéger et de servir notre communauté, pas de piéger nos citoyens avec des mesures surprises. Nous valons mieux que ça. Nous devons le prouver dès aujourd’hui.»
«C’est inacceptable d’avoir procéder de cette manière-là, c’est aberrant, a admis le maire, avant de qualifier la situation de »zèle » policier. Est-ce que c’est une façon usuelle de la Ville? Non, c’est la première fois que je vois ça.»
Le maire a lancé deux hypothèses pour tenter d’expliquer «l’injustifiable»: un nouvel agent.e du SPL aurait commis une erreur ou la situation aurait un lien avec les moyens de pression exercés par le Service cet hiver, avant conclusion d’un nouveau contrat de travail.
Stéphane Boyer a également rappelé qu’il ne pouvait s’immiscer dans les procédures du SPL en tant qu’élu, mais que la direction générale menait l’enquête et qu’un suivi serait fait avec l’école afin d’établir des procédures de dépôt claires et sécuritaires pour les élèves de Georges-Vanier. Il a conclu en demandant aux parents de contester leurs contraventions.
Réactions
Interrogé quant à la possibilité que les interventions de leurs agent.e.s sur l’avenue Mondor aient un lien avec les négociations qui prenaient cours à ce moment, le SPL a mentionné que «seule l’enquête administrative permettra de le déterminer» avant de préciser que cette dernière «permettra de faire la lumière sur l’ensemble des éléments qui ont mené à la situation».
Comme l’enquête vient de débuter, le SPL ne peut estimer sa durée ni se prononcer sur ses retombées potentielles.
Richard Marcotte, parent dont les enfants fréquentent l’école Georges-Vanier depuis huit ans, a apprécié l’intervention de M Galati, mais a jugé la réponse du maire correcte, sans plus.
«L’école commence dans deux semaines: on va les déposer où nos enfants? interpelle le parent natif de Laval. Il faut qu’il y ait quelque chose qui se fasse rapidement et ça n’a pas l’air de vouloir se faire. […] Ils n’ont pas l’air de réaliser l’urgence de régler ça et l’ampleur que ça a.»

Pointe de l’iceberg
Grâce au bouche à oreille et à la portée médiatique, le groupe Facebook rassemblant les parents de l’école Georges-Vanier concernés par des amendes de stationnement envoyées par la poste compte maintenant plus de 120 membres et ne cesse de croître.
Difficile de connaître le nombre exact de personnes concernées en pleine pause estivale alors que les constats continuent d’être postés toutes les semaines.
«On vit tous un peu le stress de regarder dans notre boîte aux lettres, parce qu’on reçoit les amendes [par courrier] recommandé, déplore Annie Chevalier, maman d’une étudiante venant d’achever son secondaire cinq à l’école Georges-Vanier. […] La plupart [des parents] n’ont eu [que les constats datant de] janvier et février. Il y a juste la personne qui en a eu 13 qui les a eus jusqu’au mois de mai, parce qu’elle les a demandés. […] Donc, imaginez les constats [qui nous attendent], en plus de ceux adressés aux personnes en dehors du groupe.»
Contestations et rentrée scolaire
Selon Richard Marcotte, tous les parents vont contester leurs constats d’infraction, tel que recommandé par la Ville de Laval et le SPL.
Le membres du regroupement comptent se supporter les uns les autres en participant tous lors des comparutions à la cour municipale.
Toutefois, M Marcotte doute que contester de façon individuelle plus d’une centaine de constats soit la méthode la plus efficace et économe pour la municipalité.
«Toutes les dépenses encourues pour les contestations seraient un peu ridicules, a-t-il déclaré quelques jours après avoir témoigné au conseil municipal. Je pense que la Ville devrait prendre action et avoir une discussion avec le procureur et le directeur de la police puis faire des recommandations au juge.»
Avant la rentrée, le père de famille recommande à l’école de délimiter clairement une zone de débarcadère sécuritaire pour les parents et d’améliorer la signalisation en place pour en aviser ses utilisateurs.
Selon lui, cet enjeu n’est pas inhabituel sur le territoire lavallois, comme son frère aurait vécu quelque chose de similaire à l’école de l’Arc-en-ciel, dans Laval-des-Rapides, il y a quelques années.
De plus, des parents de l’École d’éducation internationale de Laval et de l’école Saint-Norbert, toutes deux dans Chomedey, ont contacté le regroupement de parents pour les aviser qu’eux aussi auraient reçu des contraventions de stationnement en lien avec un débarcadère.
«Il devrait y avoir des zones délimitées pour le débarcadère dans toutes les écoles, surtout pour les écoles secondaires», de conclure Richard Marcotte.
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