En dépit des nouvelles propositions déposées par ses 5000 employé.e.s, la direction de la SAQ crée à nouveau l’impasse à la table de négociation, selon Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN).
Exaspérés par l’intransigeance de la partie patronale, ses membres exerceront une cinquième journée de grève ce lundi 4 novembre.
Un point de presse sera donné à 10h aujourd’hui devant la succursale du marché Jean-Talon, à Montréal, en présence de la présidente du syndicat, Lisa Courtemanche, et de la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
Négociations
«Depuis le début octobre, l’employeur nous tient essentiellement le même discours: retirez toutes vos demandes, acceptez tous nos reculs et peut-être, un jour, on discutera de vos priorités, déplore Lisa Courtemanche, présidente du SEMB-SAQ-CSN, par voie de communiqué. Cette position est inacceptable: nous avons identifié les enjeux prioritaires sur lesquels nous voulons travailler, nous avons retiré plusieurs demandes et nous avons fait une contre-proposition à l’offre salariale de la SAQ. Malgré cela, la SAQ refuse systématiquement de s’avancer le bout du nez et de nous indiquer comment elle compte répondre aux problèmes que nous vivons.»
En effet, au cours des dernières rencontres de négociation, le syndicat a déposé une contre-proposition salariale de 20% sur cinq ans, en réponse à l’offre initiale de 16,5% sur six ans de la SAQ.
Le syndicat a réitéré sa volonté d’obtenir un accès plus rapide au régime d’assurance des employé.e.s, qui doivent actuellement attendre sept ans avant d’y avoir droit.
Les salarié.e.s désirent également protéger le nombre de postes réguliers, alors qu’à peine 30% des employé.e.s peuvent compter sur de telles conditions.
«Il n’y a aucune entreprise au Québec qui fonctionne avec près de 70% de ses employé.e.s sur une base aussi précaire, souligne la présidente de la CSN, Caroline Senneville, dans la même communication aux médias. Les revenus de la SAQ bénéficient à l’ensemble du Québec, mais ce n’est pas une raison pour maintenir des milliers d’employé.e.s dans une telle précarité. Attendre 12 ans avant d’avoir un horaire stable, 7 ans avant d’avoir droit à des assurances, ça n’a juste pas de bon sens. Qu’attend le ministre des Finances, Eric Girard, pour exiger à la SAQ de mieux traiter ses employé.e.s? Faut-il lui rappeler que c’est en grande partie grâce à eux si la société d’État rapporte au gouvernement des dividendes de 1,4 milliard de dollars?»
Pour la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Stéphanie Gratton, la direction de la SAQ doit prendre acte de leur détermination à améliorer leurs conditions de travail.
«La SAQ doit négocier en répondant aux demandes de ses employé.e.s, soutient-elle, via communiqué. Ce n’est pas en imposant des conditions impossibles et en multipliant les ultimatums qu’on parvient à un règlement négocié. Le syndicat a effectué son exercice de priorisation au cours des dernières semaines, il est temps que la SAQ fasse le sien.»
SAQ
La Société des alcools du Québec (SAQ) déploie aujourd’hui, et ce, pour une cinquième journée depuis avril dernier, son plan de continuité des affaires, alors que le SEMB-SAQ-CSN déclenche une journée de grève de 24 heures.
Voici la déclaration officielle de la SAQ , qui déploie son plan de continuité des affaires en ce lundi 4 novembre:
«C’est avec déception que nous prenons acte de la décision du Syndicat SEMB de déclencher une autre journée de grève. Depuis les journées de grève des 17 et 18 octobre dernier, nous avons tenu plusieurs rencontres portant sur le volet monétaire et, bien qu’il reste du chemin à parcourir pour trouver un terrain d’entente, les discussions se poursuivaient. À l’approche des Fêtes, nous réitérons notre souhait de régler cette convention afin de retrouver, autant pour nos employés que pour nos clients, un retour à la normalité. Nous espérons aussi que cette journée de grève se déroulera dans le respect et que l’expérience des clients qui choisiront de se présenter dans nos succursales aujourd’hui sera à la hauteur de nos valeurs et des standards qui nous guident.
Nous nous affairons à déployer notre plan de continuité des affaires afin d’offrir à notre clientèle un accès limité à notre réseau pour la durée de la grève.
Dès midi, plusieurs de nos succursales à travers le Québec seront ouvertes à la clientèle. La liste complète des succursales ouvertes sera disponible sous peu dans SAQ.COM et nous invitons nos clients à la consulter avant de se déplacer.
Notre site transactionnel SAQ.COM est fonctionnel pour notre clientèle en tout temps et les agences SAQ demeurent accessibles partout au Québec.»
(C.P./IJL)