Francine Bois, ancienne directrice générale du Salon du livre de Montréal, fait partie des 93 nominés comme membre de l’Ordre du Canada, une distinction honorifique soulignant sa contribution à la culture.
Elle a été choisie pour son leadership dévoué à la tête du Salon du livre de Montréal et pour sa contribution à la promotion de ses programmes novateurs.
«C’est comme une nomination aux Oscars, s’exclame la femme de Chomedey. Et puisque cela fait plus de trois ans que je suis à la retraite, j’étais vraiment étonnée.»
Un délégué du bureau de la gouverneure générale l’a appelé afin de lui annoncer la nouvelle pour ensuite recevoir une lettre officielle.
Jusqu’à ce jour, elle ne connaît pas l’identité de la personne qui à proposer sa candidature, c’est pourquoi elle considère cette nomination comme «un très beau cadeau de la vie.»
La récipiendaire sera invitée à recevoir son insigne, soit flocon blanc émaillé à six pointes qui symbolise le patrimoine nordique, lors d’une cérémonie qui aura lieu à une date ultérieure.
Cette distinction rend hommage aux personnes qui contribuent à enrichir la société et font honneur à la devise de l’Ordre signifiant «Ils désirent une patrie meilleure.»
Parcours professionnel
Francine Bois a d’abord fait le remplacement d’un congé de maternité de 4 mois comme responsable du service aux exposants de la corporation en 1979.
Après le contrat terminé, elle est pigiste pour différentes entreprises. Toutefois, elle garde contact avec la femme qu’elle a remplacé.
C’est en 1986 qu’elle est engagée comme secrétaire pour le Salon grâce à celle avec qui Francine a gardé contact.
Quelque temps plus tard, cette femme démissionne et la secrétaire revient à son poste de responsable au service des exposants et elle le fera pendant quatre ans.
Elle assumera par la suite le poste de directrice générale pendant plus de 30 ans et fera grandir le Salon du livre de Montréal avec ses idées de gestion novatrices.
Après plusieurs années à être peaufiné, son système de rotation des emplacements des exposants crée une nouvelle dynamique et change le visuel du Salon d’une année à l’autre.
Il donne les moyens pour que tous les exposants profitent de l’avant, du milieu et du fond des lieux sans qu’ils se sentent lésés.
Lors de ses débuts, il n’y avait que 200 stands et à la toute fin de sa carrière, il y en avait dans les alentours de 1200. Ce sont maintenant plus de 120 000 visiteurs qui se déplacent au Salon du livre de Montréal chaque mois de novembre.
Ces méthodes de gestion interne ont été reprises dans d’autres Salons du livre.
Moments laborieux
Le plus difficile, selon l’ancienne directrice générale, est de travailler avec la peur continuelle de ne pas réussir à ouvrir les portes pour de nombreuses raisons, notamment une tempête de neige, une catastrophe ou une grève des enseignants.
En effet, les grèves des enseignants engendraient une faible présence de jeunes. Alors qu’il est dans l’habitude de recevoir près de 18 000 enfants, le Salon n’en recevait que 4000.
«Tu as l’impression qu’il n’y a personne en te promenant dans les allées, souligne la Lavalloise. On souhaite qu’il n’y ait pas trop de déception auprès des exposants puisqu’on crée une petite ville pour quelques jours et qu’elle prend une année à bâtir.»
Malgré les hauts et les bas, Francine Bois n’a jamais penser quitter son poste, car le milieu de l’édition est dynamique et c’est ce qui lui fallait.
La femme de 65 ans profite maintenant de la retraite, qu’elle trouve formidable. Cependant, elle n’est pas complètement sevrée de son rôle de directrice générale.
«Chaque mois de novembre, c’était un vrai tourbillon, explique-t-elle. Le téléphone sonnait tout le temps, et maintenant, plus rien.»