L’Association des fournisseurs de Chantier Davie Canada a trouvé en le maire Marc Demers un nouvel allié dans sa croisade contre le gouvernement provincial et l’appel d’offres international pour la construction du nouveau navire de croisière CTMA Vacancier.
Le 20 septembre, le premier citoyen lavallois joignait sa voix à celle des maires de Québec, Saguenay, Lévis, Rivière-du-Loup, Shawinigan, Victoriaville et St-Augustin, en appui aux revendications de ce regroupement de 879 fournisseurs québécois à l’effet de rehausser à 50 % le seuil minimal de contenu québécois lié à ce contrat. Le minimum exigé est actuellement de 30 %.
«L’industrie navale occupe une place importante au sein de l’économie du Québec», a-t-il indiqué lors d’un point de presse tenu dans l’entrepôt de Metalium, une des 22 PME lavalloises faisant notamment affaires avec le chantier maritime de Lévis.
Or, considérant que le gouvernement provincial financera presqu’exclusivement la construction de ce bateau de croisière appelé à faire la liaison entre Cap-aux-Meules, aux îles de la Madeleine, et Montréal, il va de soi que la majorité des retombées économiques de ce contrat reste au Québec, a fait valoir M. Demers.
500 M$ en retombées
Vice-président affaires publiques à Chantier Davie, Frédérick Boisvert chiffre ces retombées à un demi-milliard de dollars, dont 1600 emplois directes et indirects.
Cela dit, rien n’est joué puisqu’on est encore à l’étape de déclaration d’intérêt. «On espère être entendu par le prochain gouvernement», lance Pierre Drapeau qui préside aux destinées de l’Association des fournisseurs de cet important chantier naval de Lévis. L’appel d’offres public doit être lancé le 31 octobre.
En ramenant à un minimum de 50 % le contenu québécois du nouveau navire CTMA Vacancier, le gouvernement pourrait ainsi compenser la mise à pied d’un millier de travailleurs ces 12 derniers mois au Chantier Davie et la perte d’autant d’emplois dans la chaîne d’approvisionnement québécoise, étayent MM. Boisvert et Drapeau. «Il en va de la crédibilité de la Stratégie maritime québécoise», ajoute Pierre Drapeau.
Ce chantier est d’autant plus important, poursuit M. Boisvert, que 60 % des coûts de construction d’un navire est attribuable à sa main-d’œuvre. La moindre des choses est de ne pas subventionner la création d’emplois ailleurs dans le monde.»
Un chantier performant
Depuis sa relance en 2012, Chantier Davie Canada a généré des retombées économiques de 3 milliards de dollars, ayant même été élevé au rang de chantier naval par excellence en Amérique du Nord en 2015, une première au pays.
«On livre au quart du coût des autres chantiers [canadiens] que sont Seaspan, à Vancouver, et Irving, à Halifax», fait remarquer le porte-parole du chantier naval québécois en évoquant l’Astérix, ce navire militaire livré en décembre dernier à la Marine royale canadienne.
Construit en 24 mois dans le respect du délai imparti et du budget préétabli, de rappeler Frédérick Boisvert, l’Astérix avait mis à contribution plus d’un millier de travailleurs sur le site de chantier Davie en plus de fournir des contrats à 918 fournisseurs de partout au pays.
De ce nombre, le distributeur d’acier et aluminium Metalium, dont le siège social est situé à Laval. Son vice-président Simon Albert souhaite bien évidemment que «cette relation d’affaires puisse se poursuivre» avec le chantier du bateau de croisière madelinot.
Mine de rien, le projet de navire Astérix avait généré des retombées de 6 M$ dans la région de Laval.