Le Plan climat de l’administration Boyer n’était toujours pas adopté lorsque Québec s’est engagé, vendredi dernier, à en financer les actions à hauteur de 64,8 M$.
Le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MLLCCFP), Benoit Charette, en a fait l’annonce en présence de son collègue Christopher Skeete, ministre délégué à l’Économie et ministre responsable de la région de Laval, et du maire Stéphane Boyer.
«C’est la plus grande contribution par le gouvernement du Québec offerte à Laval de l’histoire», a partagé M. Skeete sur sa page Facebook.
Prévus à l’ordre du jour du conseil municipal de demain soir, mardi 4 avril, le plan d’adaptation aux changements climatiques horizon 2035 et le plan d’action 2021-2025 y seront déposés, puis approuvés par les élus.
Quant à l’aide financière annoncée, elle découle d’une mesure du Plan pour une économie verte (PEV) 2030, visant à «accélérer la transition climatique locale».
On se rappellera qu’à pareille date l’an dernier, Québec avait allongé 117 M$ à la Ville de Montréal pour la soutenir dans ses efforts de lutte contre les changements climatiques.
Actions
À Laval comme à Montréal, les mesures financées contribueront à l’atteinte de plusieurs objectifs du PEV 2030, notamment en termes de remplacement d’énergie fossile par des énergies renouvelables, d’électrification des modes de transport et de prévention des risques liés à la chaleur et aux précipitations intenses.
Concrètement, on parle de décarboner 40 bâtiments municipaux lavallois par le retrait du mazout, du propane et du gaz naturel à la faveur de systèmes hydroélectrique et géothermique; d’intégrer des pratiques écoresponsables dans huit bâtiments neufs; de remplacer 10 véhicules municipaux par des véhicules d’autopartage; d’installer 140 nouvelles bornes de recharge publiques pour véhicules électriques et 50 autres bornes municipales à partager avec la communauté; et de réaliser des projets d’aménagement d’infrastructures vertes, telles la plantation de quelque 15 000 arbres et la déminéralisation d’espaces totalisant une superficie de 3360 mètres carrés.
«Toutes ces actions auront un effet significatif sur l’atteinte des cibles du Québec en matière de réduction des émissions de GES», a indiqué le ministre Charette.
Cibles
Dans sa trajectoire vers la carboneutralité en 2050, le gouvernement provincial vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37,5 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990.
Pour sa part, la Ville de Laval s’engageait à l’automne 2020 à abaisser ses émissions de 33 % sous leur niveau de l’année de référence 1990. Elle se donnait 15 ans pour y arriver, soit d’ici 2035.
«Pour mener à terme une planification aussi ambitieuse, réaliste et concrète, la collaboration est sans contredit le mot-clé», a mentionné le maire Stéphane Boyer en saluant l’important soutien financier du gouvernement à son Plan climat.
À l’issue de cette entente avec le gouvernement, en 2026-2027, on estime que Laval réduirait ses émissions annuelles de 4580 tonnes de CO2, soit l’équivalent d’environ 4000 voyages aller-retour Montréal-Paris en avion.