Le gouvernement provincial a refusé de débattre de la pétition présentée par Saul Polo, député de Laval-des-Rapides, réclamant la conversion de l’ensemble des garderies non subventionnées.
Selon les 370 signataires de cette pétition, cette option serait une avancée pour les garderies et parents.
Ce plan vise notamment à imposer un taux unique par jour et combler l’ensemble des places en garderies, alors que les endroits non subventionnés observent, en moyenne, un taux d’occupation de 60%.
Seulement à Laval, plus de 1800 enfants se trouvent sur les listes d’attentes des garderies non subventionnées.
«Je suis frustré et déçu pour les familles lavalloises parce que mon rôle comme député est de porter la voix de nos citoyens», souligne le député de Laval-des-Rapides.
Les démarches pour obtenir le financement dans toutes les garderies ont débuté au mois d’octobre avec une manifestation devant les bureaux de M. Polo.
Éducatrices, parents et propriétaires de garderies non subventionnées ont indiqué vouloir faire partie de la solution lors de cet événement.
«Quand les citoyens se mobilisent à travers une pétition, le moins qu’on peut faire comme parlementaire, tous partis confondus, est d’en débattre, fait remarquer Saul Polo. Par le rejet de la motion des citoyens lavallois, le gouvernement indique qu’il préfère passer la facture aux familles.»
Opportunités manquées
Rappelons qu’en août dernier, le gouvernement fédéral annonçait qu’il verserait 6 milliards de dollars sur 5 ans, et ce, sans conditions.
Ceci permettrait donc au gouvernement provincial d’investir l’argent dans ce qu’il croit être essentiel.
Selon M. Polo, cette somme est suffisante pour créer un seul système de garderies et offrir aux éducatrices de meilleures conditions de travail.
Ce dernier précise également que deux rendez-vous ont été manqués pour annoncer ce changement, soit aux moments de l’annonce du transfert fédéral-provincial à l’automne et lors du dépôt du dernier budget Legault.
«La solution pratique est là, sous leur nez», mentionne l’élu.
De plus, le député libéral a envoyé une lettre au ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, afin de planifier une rencontre avec des parents lavallois.
Toutefois, près de huit semaines depuis cette demande, on n’a reçu qu’un accusé de réception mentionnant que l’horaire très occupé du ministre.
Familles
N’empêche, le ministre Lacombe a promis des milliers de nouvelles places, mais qui devraient prendre plusieurs années avant d’être créées.
Saul Polo dénonce le manque de volonté du gouvernement d’agir plus rapidement et efficacement.
Il croit que les places présentement disponibles dans les services de garde privés resteront libres parce que de nombreuses familles ne peuvent pas se les offrir, faute de capacité financière.
D’une part, certains parents sont obligés de faire d’énormes sacrifices pour mettre leurs enfants dans des garderies non subventionnées.
D’autre part, les listes d’attente empêchent des femmes et des hommes de retourner au travail, étant obligés de demeurer à la maison pour garder leurs enfants.
«Aujourd’hui, on ne peut plus se passer d’une mère ou d’un père qui souhaite retourner au travail ainsi que de laisser son enfant dans un service de garde subventionné par souci financier, déclare Saul Polo. Cela a un impact négatif sur le développement personnel, professionnel et économique provincial.»