Quelque 200 membres lavallois de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) ont manifesté devant l’édifice du Centre jeunesse de Laval situé sur le boulevard Cartier Ouest, dans Laval-des-Rapides, dans l’après-midi du mercredi 28 avril.
Se relayant sur des séquences de trois heures, notamment pour respecter les règles sanitaires, ces employés ont profité de la semaine nationale d’action en protection de la jeunesse afin de dénoncer la surcharge de travail et détresse psychologique vécues par les intervenants ayant la mission de veiller sur les enfants du Québec.
À quelques jours du dépôt du rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), présidée par Régine Laurent, l’APTS tenait à rappeler la nécessité d’améliorer les conditions de travail pour mettre fin à l’exode du personnel dans ce secteur du réseau de la santé et des services sociaux.
«La pression est devenue intenable en protection de la jeunesse et les actions concrètes se font toujours attendre, a soutenu Natacha Pelchat, représentante nationale de l’Alliance. Alors que le gouvernement tergiverse pendant des mois sur les mesures à mettre en place, l’exode se poursuit et les jeunes les plus vulnérables écopent. L’heure est grave à Laval, beaucoup d’absences pour maladie dans les différents secteurs de la Direction de la protection de la jeunesse et de la direction programme jeunesse, des dizaines d’intervenants d’expérience quittent pour d’autres directions ou d’autres emplois.»
Pour l’APTS, que ce soit en première ligne ou en protection de la jeunesse, toute amélioration des services offerts aux enfants et aux familles nécessitera de meilleures conditions de travail pour mettre fin à cette pénurie de main-d’oeuvre imposant une tension énorme au réseau.
Solutions attendues
Notons que l’APTS revendique une série de mesures dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public, notamment l’octroi d’une prime à paliers récurrente, équivalant à 5 % du salaire des intervenants et augmentant jusqu’à 15 % pour les personnes ayant atteint l’échelon maximal, afin de conserver l’expertise dans ce secteur, en plus de cinq jours de congé supplémentaires par année, question de reconnaître le caractère éprouvant du mandat qui leur est confié.
«Pour l’heure, si la ministre Sonia LeBel a reconnu publiquement avoir offert une prime aux personnes salariées en protection de la jeunesse, elle a sciemment omis de mentionner qu’elle rend celle-ci conditionnelle à l’abandon de primes et de journées de congé, et qu’une portion importante de son offre est temporaire, soit 2 % sur les 3,5 % proposés. Pour les personnes salariées, cette proposition représenterait un recul plutôt qu’une amélioration de leurs conditions de travail », affirme l’Alliance dans un communiqué rendu public le 27 avril. <@S2>(B.L.)