Anne Kelly, commissaire du Service correctionnel du Canada (SCC), a émis une déclaration officielle concernant l’examen du transfèrement du détenu Paul Bernardo.
L’homme quittera l’établissement à sécurité maximale Millhaven pour se rendre à l’établissement de sécurité moyenne La Macaza. Il avait initialement passé 18 ans au Pénitencier de Kingston avant d’être transféré à Millhaven lors de la fermeture de ce précédent lieu.
Le violeur et tueur en série est détenu depuis 1993 pour les meurtres des adolescentes Leslie Mahaffy et Kristen French. Il avait alors été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
«Je tiens d’abord à reconnaître les victimes et leurs proches, note Mme Kelly par communiqué. Nous avons communiqué avec toutes les victimes inscrites avant de faire cette annonce, et j’ai parlé directement aux victimes qui demandaient à se faire expliquer les résultats. Ce que ces personnes ont vécu est inimaginable.»
Elle ajoute que la sécurité du public et des victimes demeure la priorité dans la prise de ces décisions et «qu’il ne faut aucun doute que Paul Bernardo a commis des crimes odieux et inconcevables – des crimes qui continuent d’avoir des répercussions incommensurables sur les victimes et leurs familles».
Explication
Mme Kelly précise qu’elle a entendu plusieurs points de vue sur la décision de transfert du détenu, ce qui l’a incité à tenir un examen additionnel pour garantir les décisions visant la réévaluation de la cote de sécurité. Un comité d’examen a même été mis sur pied. Il était composé de représentants externes.
«Le comité d’examen a conclu que les décisions visant la reclassification de Paul Bernardo au niveau de sécurité moyenne et son transfèrement vers l’Établissement de La Macaza étaient judicieuses et conformes à toutes les lois et les politiques applicables», note-t-elle en rappelant qu’un détenu peut être renvoyé dans un établissement de niveau de sécurité supérieur à tout moment.
Le comité a également formulé deux recommandations pour les victimes :
- Que le SCC communique les conclusions de cet examen et les recommandations formulées aux victimes inscrites avant toute divulgation d’information aux médias ou à d’autres membres du public, ce que j’ai fait;
- Que le SCC renforce la notification aux victimes et l’engagement des victimes en mettant sur pied un comité qui se consacrera à ces efforts.
Cette seconde proposition sera d’ailleurs mise en place, confirme la commissaire du SCC qui reconnait que certaines personnes ne seront pas en accord avec la décision.
«Bien que ce cas ait ouvert un débat plus large et important au sujet du rôle des services correctionnels dans notre société, il est important d’examiner le contexte dans son ensemble. […] Notre système fonctionne seulement si nous continuons d’exercer nos fonctions dans le respect de la primauté du droit, des politiques et des droits des victimes et en nous appuyant sur des preuves et des faits, et ce, pour toutes les personnes concernées», complète Mme Kelly. (N.P.)