C’est le Dr Lucien Paiement qui doit trépigner dans sa tombe. L’ancien maire rêvait déjà en 1980 de faire de l’ancienne carrière Lagacé le pivot d’un centre-ville à créer, un puissant développement socio-économique et touristique qui devait devenir la signature de sa municipalité.
Quarante ans plus tard, le maire Marc Demers désigne le même Carré Laval comme le prochain grand chantier sur l’île Jésus.
En point de presse le 3 février, entouré des ministres Pierre Fitzgibbon (Économie et Innovation) et Éric Girard (Finances), il a levé le voile sur le projet de la «Cité de l’innovation carboneutre à échelle humaine» qu’il destine à ce quadrilatère délimité par l’autoroute des Laurentides (A15) et les boulevards du Souvenir, Daniel-Johnson et Saint-Martin.
10 M$ pour décontaminer
Le gouvernement Legault a posé le premier jalon en allongeant 10 M$ sur 5 ans pour la décontamination, la valorisation et la mise à niveau de ces terrains couvrant près de 4 millions de pieds carrés et dont plus de la moitié sert actuellement de dépôt à neige.
Cela dit, tout indique que l’usage actuel demeurera jusqu’en 2020-2021, a laissé entendre le maire, considérant les délais liés aux autorisations ministérielles nécessaires à la désignation d’un nouveau dépôt à neige.
«La valorisation du Carré Laval est une étape importante du développement économique et social de Laval et de son centre-ville, a déclaré le ministre régional et titulaire du portefeuille des Finances, Éric Girard. Ce projet est en cohérence avec la Politique de protection des sols et de réhabilitation des terrains contaminés du gouvernement du Québec».
Zone d’innovation
Pour le ministre Fitzgibbon, cette contribution s’explique par le fort potentiel de croissance économique que représente ce secteur, lequel a tout pour abriter une des zones d’innovation que le gouvernement Legault souhaite implanter dans des endroits stratégiques au Québec.
«Ce projet créera des conditions favorables aux investissements privés et à l’arrivée d’entreprises et de centres de recherche de pointe, qui cohabiteront dans un milieu de vie attrayant», avance le ministre de l’Économie et de l’Innovation.
À cet égard, le maire Demers a souligné la fierté de son administration «d’être parmi les premières Villes à promouvoir un projet innovant et carboneutre de cette envergure qui mise sur une planification urbanistique de l’espace public dans un cadre évolutif».
Quartier vert
Le Carré Laval est appelé à accueillir un écosystème de hautes technologies à échelle humaine offrant un environnement que l’on veut attrayant, mixte et dense.
Le maire Demers a évoqué, entre autres pôles d’intérêt, les technologies vertes, l’intelligence artificielle pour optimiser la mobilité et les activités de recherche en lien avec les bâtiments intelligents.
Bien que les plans prévoient un volet résidentiel pouvant, à terme, atteindre quelque 3000 logements, on présente le projet comme un «site sans voiture» en ce sens que les déplacements des résidents, travailleurs et visiteurs à l’intérieur du quadrilatère s’effectueront en mode de mobilité active et transport collectif.
Par ailleurs, en termes de connectivité avec le reste d’un centre-ville traversé par une autoroute, ce projet de développement table sur l’implantation éventuelle d’un équipement de «transport en commun structurant». À titre d’exemple, «une station de métro pourrait rejoindre la station Côte-Vertu» et ainsi offrir «deux portes d’entrée sur la ligne orange», selon la préférence affichée par M. Demers.
Signature unique
Le site s’articulerait autour d’un immense parc, incluant un plan d’eau d’une superficie de 500 000 pieds carrés niché au creux de parois rocheuses hautes de près de 35 mètres.
La «signature unique de ce projet, s’il obtient la désignation de zone d’innovation, permettrait aux Lavallois de développer un sentiment d’appartenance fort pour ce lieu», a fait valoir le maire, soulignant au passage que la Ville détient la grande majorité des terrains évalués autour de 80 M$.
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