À deux mois de l’arrêt de service partiel de la ligne de train de banlieue Deux-Montagnes, le critique de l’opposition en matière de transport, David De Cotis, a porté la voix de ces usagers de l’ouest de l’île au conseil municipal.
Dans un avis de proposition qui fut débattu séance tenante, puis battu à 15 voix contre 6, il suggérait la mise en place rapide de mesures d’atténuation pour pallier les effets des travaux du Réseau express métropolitain (REM) sur les déplacements des usagers lavallois.
Essentiellement, il reprenait les demandes de plus d’un millier de pétitionnaires en ligne qui, aux heures de pointe, réclament des voies réservées sur les grands axes routiers pour les autobus et le covoiturage ainsi que des bus express reliant la gare Sainte Dorothée aux stations de métro Montmorency et Côte-Vertu. Action Laval proposait également des voies d’autobus réservées sur l’avenue des Bois.
Question de délai
Si la plupart de ces mesures sont prévues pour juillet 2021, soit dès l’arrêt complet de la ligne Deux-Montagnes, M. De Cotis insiste pour dire qu’on devrait en devancer l’implantation dès la fermeture du tunnel du mont Royal, le 1er avril prochain.
«Il est minuit moins une, mais cela ne semble pas préoccuper du tout l’administration Demers qui fait preuve d’une grande irresponsabilité en refusant d’agir», réagissait-il dans un communiqué publié dans les jours suivant la séance du conseil de la mi-janvier. David De Cotis s’en prend aussi à l’opposition officielle et son chef Michel Trottier à qui il reproche de s’être «rangé du côté de Marc Demers» en rejetant une «proposition pratique et pleine de bon sens», soutient-il.
Évoquant le temps de parcours qui doublera le matin pour atteindre la gare Centrale tout comme pour revenir à la maison après le travail, le coleader de la seconde opposition rappelle que les usagers s’inquiètent pour leur emploi, leur qualité de vie, leur santé et leur vie familiale, tout en prédisant des «heures de pointe infernales», considérant «la multiplication des voitures sur les routes» si rien n’est fait.
Pris à partie lors des échanges précédant le vote, les conseillers Nicholas Borne (Laval-les-Îles) et Ray Khalil (Sainte-Dorothée) se sont dits «surpris» que la parti Action Laval «se réveille à minuit moins une», affirmant qu’une telle «proposition aurait dû venir il y a deux ans».
Sous contrôle
Le maire Marc Demers a pour sa part indiqué que «de laisser sous-entendre que rien ne s’est fait depuis deux ans, c’est faire preuve d’irresponsabilité alors que tout est mis en œuvre pour atténuer les problèmes de circulation».
Quant aux voies réservées, elles sont en partie implantées sur les boulevards Le Corbusier, Chomedey et Curé-Labelle et d’autres sont à l’étude, notamment pour l’avenue des Bois et l’autoroute 440, a poursuivi le maire, ajoutant que la Société de transport de Laval (STL) conservait ses «vieux autobus» au besoin.
Il a terminé en déplorant que la proposition débattue est de nature à «créer le doute dans l’esprit des citoyens et les rendre inquiets et ça, ça ne rend pas service à personne».
À compter du 1er avril
Cela dit, en dépit de la fermeture du tunnel ferroviaire le 1er avril prochain, les usagers lavallois sont invités à continuer de prendre le train jusqu’à la gare Bois-Franc dans l’arrondissement Saint-Laurent, puis la navette 964 de la Société de transport de Montréal (STM) qui les mènera à la station Côte-Vertu, d’où ils pourront ensuite rejoindre la gare Centrale via la station de métro Bonaventure.
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