Il s’agit d’un sixplex en copropriétés au cœur du développement domiciliaire les Condos Val-des-Ruisseaux, situé au quadrant nord-est du boulevard Lévesque et de l’autoroute 25.
La particularité de ces logements est qu’ils sont conçus pour produire autant d’énergie qu’ils en consomment sur une base annuelle, ce qui en fait le modèle d’habitation du futur.
Abordable
Financé en partie par l’Initiative écoÉNERGIE sur l’innovation de Ressources naturelles Canada, ce projet national avait pour objectif de prouver que ce nouveau modèle d’habitation était non seulement possible, mais abordable.
Affichées au coût de quelque 280 000 $, les copropriétés CENZ du projet-pilote lavallois se vendent seulement 8 % plus cher qu’une habitation traditionnelle de superficie et de gabarit équivalant, note le constructeur Jean-François Voyer, notamment en raison d’un fonds de 4 M$ auquel ont contribué Ressources naturelles Canada, le manufacturier Owens Corning Canada et les constructeurs participants.
Normalement, il faudrait prévoir débourser entre 12 et 14 % de plus.
«On a eu recours aux technologies courantes et accessibles, ce qui rend ce type de projet relativement facile à reproduire. Ça annonce bien pour l’avenir», poursuit le copropriétaire de Construction Voyer, seul constructeur québécois sélectionné dans le cadre de ce projet mené parallèlement en Ontario, en Alberta et dans les Maritimes.
Au total, les 25 copropriétés canadiennes issues de ce programme doublent presque le nombre d’habitations qui répondaient jusque-là aux normes CÉNZ à travers le pays.
Caractéristiques
Les caractéristiques écoénergétiques de ces maisons, qui réduisent considérablement la consommation d’énergie pour satisfaire à la norme «nette zéro», comprennent le Système pare-air CodeBord® d’Owens Corning Canada, un isolant extérieur innovateur, des technologies de chauffage et de refroidissement avancées, un éclairage DEL, des fenêtres à triple vitrage et, bien sûr, les 146 panneaux solaires photovoltaïques installés sur le toit et contre les murs arrière et latéral de l’immeuble.
«Une habitation à énergie nette zéro est bien plus qu’une balance des kilowattheures entre ce que l’on produit et ce que l’on consomme, a tenu à préciser Jean-François Voyer, qui y voit plutôt l’application la plus concrète du développement durable désormais accessible au grand public. Un peu comme les voitures électriques le sont pour le transport, l’habitation à énergie nette zéro est en voie de devenir monnaie courante dans le marché.»
Directeur général de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) pour la région du Montréal métropolitain, Martin Cormier a reconnu que les technologies portées par ce projet pourraient révolutionner le marché de l’habitation ces prochaines années au Québec.
Il s’est d’ailleurs engagé à diffuser l’information relative à ces bonnes pratiques en matière énergétique.
Le défi
Vantant les vertus d’un bilan annuel de facturation hydro-électrique égal à zéro dollar, le député fédéral du comté, Angelo Iacono, a pour sa part salué ce concept de construction permettant de «réduire notre empreinte écologique par le moyen des écotechnologies et l’efficacité énergétique».
Le mot de la fin est revenu à Salvatore Ciarlo, directeur technique chez Owens Corning Canada.
«Le prochain défi sera de travailler avec tous nos partenaires stratégiques et l’industrie de la construction pour assurer la continuité du succès de ce projet», a-t-il déclaré, tout en espérant que l’ensemble des secteurs d’activité prenne le virage du bâtiment à consommation énergétique nette zéro.