Sa présidente, Lyne Robichaud, demande à Québec de réinvestir dans le réseau public des services de garde et d’en finir avec le principe de la tarification graduée, selon les revenus des parents.
Exode
Pour celle qui défend les droits de 1500 travailleuses, la modulation des frais de garde menace carrément la pérennité du réseau.
Elle en veut pour preuve les 500 à 600 places qui se sont libérées dans les quelque 700 services de garde sur le territoire lavallois depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle tarification, il y a moins d’un an.
Considérant que l’ADIM chiffre à environ 4200 le nombre de places en milieu familial à Laval, cela représente un exode de 12 % en l’espace de 10 mois.
«Les gens quittent le réseau public. Avec le crédit d’impôt et le remboursement anticipé, ça leur coûte un peu moins cher d’aller au privé», constate-t-elle.
À cet égard, elle mentionne que les places en garderie privé ont explosé de plus de 1500 % au Québec entre 2006 et 2015, passant de 3000 à 51 000 places.
«À Laval, c’est épouvantable, il y a une garderie privée dans chaque petit centre d’achat, image Mme Robichaud. C’est énorme le nombre de permis qui s’est donné ces dernières années.»
Le pire à venir
En tournée le 27 février avec la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), laquelle représente notamment 11 700 responsables de garde en milieu familial, Lyne Robichaud dit craindre le pire en cette saison des impôts.
C’est précisément au moment de compléter leur déclaration de revenus pour 2015 que les ménages gagnant plus de 50 000 $ par année vont prendre la réelle mesure de la contribution additionnelle modulée selon le revenu familial.
Pour les plus fortunés, cette contribution supplémentaire s’élèvera à plus de 3200 $ par enfant, alors qu’au final, le service de garde leur reviendra à 20 $ par jour et non plus au tarif unique de 7,50$.
Lyne Robichaud et sa vice-présidente, Marie-Ève Demers, dénoncent ce «choix économique» auquel sont confrontées les familles depuis l’instauration de ce qu’elles qualifient de nouvelle «taxe famille».
D’autant que les services de garde éducatifs du réseau public, reconnus, régis et subventionnés, répondent à des normes de qualité, insistent-elles, soulignant au passage l’encadrement et la formation continue offert aux éducatrices et responsables de service, déjà dûment formées.