«Le 20 novembre dernier, j’ai eu 27 ans et ça m’a frappé, lance-t-il d’entrée. J’ai décidé que j’allais travailler fort pour réaliser mon projet personnel d’ici la trentaine. Je n’arrêterai pas mes autres activités, mais j’ai compris que je voulais désormais faire ma propre musique.»
Les concours
Première étape, Mathieu Bourret veut d’abord prendre de l’assurance et obtenir de la visibilité en participant à des concours. Le 26 janvier, il a pris part aux quarts de finale de Ma première Place des Arts dans la catégorie Interprète. Il saura le 9 avril s’il passe à la prochaine ronde.
Lors des auditions d’octobre dernier, il avait convaincu le jury avec ses versions de Tenir Debout, la pièce de David Portelance chantée par Fred Pellerin, Dis tout sans rien dire, de Daniel Bélanger, et La chanson des vieux amants, de Jacques Brel.
«Ça se passait dans le hall de la Place des Arts face aux juges, pendant que des spectateurs s’arrêtaient pour écouter, raconte-t-il. J’aime que pour le volet compétitif, nous devons choisir des chansons actuelles, qui datent d’après 2010.»
En quarts de finale, Mathieu Bourret a tout donné, son leitmotiv en tête: «Une voix, une émotion!» Il a notamment livré Naître, d’Yves Duteil, Cette journée, de Zaz, Loin, de Vincent Vallières, et Retenir le printemps, de David Portelance.
«C’est la plus belle, de préciser l’auteur-compositeur-interprète. Elle représente bien ma philosophie de vie. Malgré les erreurs qu’on peut faire, les obstacles qui se dressent dans notre parcours, il faut foncer en avant pour être capable de tout surmonter.»
Lavallois dans l’âme
Né dans Fabreville, Mathieu Bourret a fréquenté l’école Saint-Norbert (aujourd’hui Saint-Éphrem), avant de s’inscrire à la concentration musique de l’école secondaire Saint-Martin et de poursuivre dans le même contexte à l’école Mont-de-La Salle.
«J’apprenais déjà le piano depuis l’âge de trois ans, mais il n’y en avait pas dans l’Harmonie, se souvient-il. J’ai pris la trompette. C’est là que j’ai eu la vraie piqûre pour la musique, en vivant le plaisir de travailler en groupe, celui de la création collective. On apprend plus vite de cette façon.»
Le sérieux s’imposera au Cégep St-Laurent, où il étudie auprès de Soeur Andrée Bessette, et à la Faculté de musique de l’Université de Montréal (UdeM).
«J’ai apprécié y forger ma technique pianistique, souligne-t-il. J’ai aussi acquis discipline et rigueur. Or, j’y ai aussi compris que je ne ferais pas une carrière de soliste. Répéter sans cesse la même oeuvre durant des semaines et des mois, ce n’est pas pour moi!»
Parallèlement, il entreprendra une vocation d’organiste dans des paroisses du territoire lavallois. Il a appris de sa tante, Céline Larouche Vézina, titulaire à l’église Saint-Elzéar, ce qui le mènera à un poste identique à Saint-Claude, dans Laval-des-Rapides, en plus de remplacer à la paroisse Bienheureux-François-de-Montmorency-Laval, dans Pont-Viau.
Autres projets
D’autre part, Mathieu Bourret est membre fondateur du groupe Oktopus, qui a remporté le 8e concours des Syli d’Or de la Musique du monde, en 2014, dans le cadre du festival Nuits d’Afrique. L’ensemble est spécialisé dans la musique d’Europe de l’Est et a sorti un premier opus, Lever l’encre, en juin, l’an passé.
«J’aimerais sortir mon premier album d’ici deux ans, ajoute Mathieu Bourret. J’ai aussi des projets avec ma copine, Émilie Leclerc. Elle est violoncelliste diplômée de l’UdeM et a sorti son propre album (des reprises de chansons populaires) il y a six mois.»
On peut suivre la carrière de Mathieu Bourret sur sa page Facebook officielle.