(Dernière version: le 13 décembre)
Si l’application de la loi anti-tabac avait fait mal en 2006, l’entrée en vigueur de la politique de tolérance zéro face à l’alcool chez les jeunes automobilistes aura été fatale pour la boîte de nuit Le Fuzzy, qui vient de fermer ses portes, à Laval.
Les clients de cet établissement, qui opérait depuis 22 ans à l’angle des boulevards Saint-Martin et Notre-Dame-de-Fatima, à Duvernay, l’ont appris en se frappant le nez contre une porte close, le vendredi 7 décembre.
Le personnel en avait été informé quelques heures plus tôt par la direction, qui en était arrivée à cette «décision d’affaires» deux jours auparavant.
Perte de 45 emplois
Actionnaire et gestionnaire de la boîte, Benoît Croteau assure que les 45 salariés à l’emploi du Fuzzy auront droit aux indemnités prévues par la loi.
«Même s’il y avait beaucoup de déception, ils n’étaient pas très surpris vu la forte baisse de l’achalandage», explique M. Croteau.
Chute de l’achalandage
Si le tenancier reconnaît le bien-fondé de la nouvelle législation, qui vise à réduire les tragédies routières en imposant le régime sec aux automobiliste de 21 ans et moins, celle-ci n’est toutefois pas sans conséquence pour les établissements licenciés, a-t-il appris à ses dépens.
«En l’espace d’une semaine, on a subi une baisse de l’achalandage de 60 %», note-t-il en évoquant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, à la mi-avril.
Benoît Croteau se rappelle du printemps 2006, où il était désormais interdit de fumer dans les endroits publics. «On avait connu une baisse assez importante, mais c’était encore profitable. Aujourd’hui, la rentabilité n’était plus au rendez-vous.»
Ces derniers mois, les bonnes soirées n’attiraient plus que quelque 400 personnes, en donne-t-il pour preuve, alors qu’ils étaient un millier à y faire la fête durant les belles années.
Pour tenter de relancer les affaires, la direction a produit en spectacle des artistes musiciens. «On a rempli la place en quelques occasions, mais les ventes n’étaient pas là.»
Cas isolé
M. Croteau est revenu sur la controverse de l’hiver dernier, qui avait défrayé la manchette après que des photos osées prises à l’intérieur du bar ont circulé sur les réseaux sociaux.
Ces photos montraient de jeunes femmes simulant des fellations sur un godemichet que de jeunes hommes tenaient entre leurs jambes.
«Contrairement à ce qui a été dit et publié, il n’y a jamais eu de concours, encore moins de tirage de bouteille de mousseux et de iPad», corrige le tenancier.
C’était en fait «une initiative de mauvais goût d’un employé», qui lui avait d’ailleurs coûté son job, tient à préciser Benoît Croteau, qui était actionnaire de la boîte de nuit Le Fuzzy depuis quinze ans.