Mis à jour le 18 août 2025 à 09h56
Depuis le début de l’été, plus d’une centaine de contraventions du Service de police de Laval (SPL) ont été acheminées à des dizaines de parents d’enfants ayant fréquenté l’école secondaire Georges-Vanier pendant la dernière année, totalisant près de 18 500$ en amendes.
Toutes les contraventions avaient le même motif, soit un non-respect de la signalisation en place sur l’avenue Mondor, rue limitrophe à l’école secondaire établie dans Saint-Vincent-de-Paul, où les élèves peuvent entrer dans l’établissement en empruntant l’une des deux portes qui leur sont réservées.
Jusqu’au mercredi 18 juin, l’arrêt était interdit à cet endroit de 11h à 13h, sauf pour les autobus, les jours d’école.
Depuis le jeudi 19 juin, il est interdit de s’y arrêter de 7h à 17h, du lundi au vendredi, sauf pour les autobus.
«Ce changement vise à améliorer la sécurité et la fluidité de la circulation, notamment en raison de l’absence de trottoir du côté de l’école, où de nombreux marcheurs devaient auparavant circuler entre les véhicules stationnés pour se rendre à l’établissement», indique le Service des communications et du marketing de la Ville de Laval, affirmant avoir avisé le Centre de services scolaires de Laval (CSSL) de la modification.

Le hic, c’est que l’avenue Mondor était l’un des deux espaces recommandés aux parents pour déposer leurs jeunes à l’école dans l’agenda scolaire 2024-2025. On peut y lire que l’établissement «demande la collaboration des parents pour libérer l’entrée du personnel (porte 1) en laissant leurs jeunes à l’entrée située sur la rue Mondor (porte 2) ou au débarcadère des autobus, à l’entrée du bloc sportif».
Communication
La confusion des parents ayant reçu une ou plusieurs contraventions allant de 73$ à 120$ par la poste des mois après infraction est palpable. Les premières lettres auraient été reçues au début de juillet pour des violations datant de janvier.
D’une part, l’école leur conseille d’user de l’avenue Mondor comme débarcadère et de l’autre, la signalisation interdit les véhicules à l’arrêt.
D’une part, la présence policière a été accrue dans le secteur depuis le début de 2025, mais aucun parent n’a rapporté avoir été abordé par un.e agente du SPL en lien avec l’infraction, que ce soit verbalement ou par le dépôt d’une amende sur le véhicule.
«Ça ne me dérange pas de payer [une contravention], témoigne la maman d’une jeune fille qui vient d’obtenir son diplôme. Si je n’avais pas d’affaires là, je n’avais pas d’affaires là, mais ça aurait été agréable que, pendant les cinq dernières années, ils nous le disent aussi et qu’ils n’écrivent pas dans l’agenda que c’est là qu’il faut les débarquer. La plupart des parents, on était contents de voir des policiers là, parce qu’il y a [des automobilistes] qui tournent, font presque des U-Turn, roulent vite… Nous, on [s’arrêtait] pour que nos enfants soient en sécurité.»
La direction de la SPL affirme avoir été avisée «récemment» du nombre important de constats d’infraction ayant été rédigés dans le secteur et admet que «la majorité n’ont pas été signifiés [en personne], mais sont ou seront signifiés par courrier».
«Bien que ces constats aient été émis conformément à la réglementation en vigueur, cette façon de procéder diverge des bonnes pratiques, car elle limite l’effet dissuasif immédiat et ne favorise pas une modification rapide du comportement, poursuit le SPL. Conformément à la directive interne, il est recommandé aux policiers de privilégier la remise en mains propres lors de la constatation, bien qu’un envoi par la poste puisse être possible dans certaines circonstances. Une enquête administrative est donc en cours à cet effet. Le Bureau des poursuites criminelles et statutaires a également été informé de la situation et une analyse est présentement en cours.»
Le SPL conclut en rappelant qu’il est possible pour un.e citoyen de contester un constat d’infraction selon la procédure établie par la Cour municipale.
Sécurité
Malgré les réprimandes policières, l’enjeu du dépôt des élèves n’est pas réglé puisque plusieurs parents considèrent l’avenue Mondor comme l’emplacement le plus sécuritaire, d’où son utilisation courante.
«On veut savoir: on les laisse où? s’interroge la mère d’une élève de l’école Georges-Vanier. […] Moi et tous les parents d’élèves qui [étaient à la rencontre du mercredi 6 août organisée par le conseiller municipal Paolo Galati], on se disait tous la même chose: on les dépose du côté le plus sécuritaire de la rue. Ma fille est autiste […], je ne vais pas la faire traverser, parce que l’avenue est quand même passante et les autres places, ce sont des boulevards [Lévesque Est et de la Concorde Est]!»
La Lavalloise ajoute qu’il est irréaliste de compter uniquement sur le transport actif ou transport en commun pour amener les étudiant.e.s à l’école en raison des nombreux parents qui sont séparés et habitent dans un autre quartier, de l’équipement imposant exigé par certaines activités parascolaires (le hockey, par exemple) et des conditions hivernales des routes et trottoirs parfois enneigés.
«Comme il s’agit d’une école secondaire de quartier, nous encourageons les élèves à s’y rendre à pied ou à vélo, exprime le Service des communications de la Ville. Pour les parents qui doivent utiliser la voiture, il est possible de déposer les élèves sur la rue Bergevin, l’avenue Rodrigue-Bourdages, du côté ouest de l’avenue Mondor, ou sur le boulevard Lévesque. Le CSSL pourra aussi indiquer d’autres options sécuritaires sur le site de l’école.»
«Il faut savoir que la Ville de Laval est responsable de la signalisation et des mesures d’apaisement de la circulation qui sont organisées aux abords des écoles, déclare Annie Goyette, directrice adjointe aux communications du CSSL. Nous demeurons en étroite communication avec la Ville et nous collaborons dans un objectif commun: la sécurité des élèves. Cela demeure notre priorité commune. Par ailleurs, nous sommes sensibles aux préoccupations soulevées par les parents relativement aux informations disponibles et soyez assurés qu’une communication sera transmise aux parents en ce qui concerne le débarquement des élèves de façon sécuritaire en vue de la rentrée scolaire du 28 août.»
Protestations
Inquiète quant à la sécurité des élèves de l’école Georges-Vanier et déplorant les décisions des divers intervenant.e.s dans le dossier, la maman lavalloise a créé un groupe Facebook intitulé Suivi des contraventions de stationnement à l’école Georges Vanier pour rallier les troupes.
Au moment d’écrire ces lignes, le groupe comprend 46 membres. Les personnes concernées par cet enjeu sont invitées à s’y joindre.
Encouragés par Paolo Galati, qui qualifie la situation d’«inacceptable», mais qui attend de discuter avec l’ensemble des entités impliquées avant de se positionner officiellement, les parents entendent plaider leur cause au conseil municipal, le mardi 12 août.
Ils espèrent alléger la facture liée à ces infractions qu’ils n’avaient pas conscience de commettre et disposer d’un débarcadère sécuritaire à la prochaine rentrée scolaire.
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