Selon un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), 36% des propriétaires de PME canadiennes auraient embauché des candidats qui ne se sont jamais présentés au travail ou qui ont cessé de s’y rendre peu de temps après avoir commencé leur emploi.
Ce phénomène, appelé le ghosting, sera effectivement en hausse.
37% des répondants ont aussi signalé que des candidats ne se sont pas présentés à leur entrevue et/ou ont abandonné le processus d’embauche dans les derniers 12 mois.
«Le ghosting est frustrant et leur fait perdre du temps et de l’énergie qu’ils n’ont pas, note Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI, par communiqué. Les candidats et les employés ne sont pas obligés d’accepter ou de garder un emploi qu’ils n’aiment pas, mais ils devraient au moins communiquer clairement leurs intentions à l’employeur au lieu de l’abandonner sans donner signe de vie.»
Selon le dernier Baromètre des affaires de la FCEI, les pénuries de main-d’œuvre qualifiée ou semi-qualifiée continuent de limiter la croissance pour respectivement 53 % et 38 % des entreprises.
Le Tableau de suivi de la santé des PME de la FCEI révèle aussi que plus de la moitié (52%) des PME ont des revenus sous la normale et 58% n’ont pas remboursé leurs dettes pandémiques.
Assurance-emploi
Cette situation incite la FCEI à demander au gouvernement du Canada de tenir compte de l’impact que pourrait avoir les modifications à l’assurance-emploi prévues par celui-ci.
«Des propriétaires d’entreprise qui ont subi le phénomène du ghosting nous disent que certains candidats préfèrent continuer de percevoir des prestations d’assurance-emploi aussi longtemps que possible, ajoute M. Guénette. Ils postulent ou acceptent un emploi simplement pour respecter les conditions d’admissibilité.»
Il tient à préciser que «la grande majorité des prestataires de l’assurance-emploi ont probablement l’intention de retrouver du travail», mais que «les modifications que le gouvernement compte apporter au régime ne doivent pas les décourager d’accepter ou de commencer un emploi».
La FCEI recommande d’ailleurs à l’instance gouvernementale de «ne pas rendre obligatoire la couverture d’assurance-emploi pour les travailleurs autonomes, ce qui entraînerait des coûts importants pour de nombreuses PME».
Elle veut aussi voir le gouvernement fédéral entreprendre une analyse détaillée du coût de l’élargissement du régime et établir un plan pour faire en sorte que l’assurance-emploi demeure viable sans imposer d’autres coûts aux employeurs.
« L’assurance-emploi doit plutôt servir de mesure d’aide temporaire pour les personnes qui perdent leur emploi de manière imprévue ou qui se trouvent entre deux emplois. Ce n’est vraiment pas le moment d’apporter des modifications permanentes […] qui ne feraient qu’augmenter les coûts d’exploitation ou décourager le retour au travail des prestataires», conclut M. Guénette. (N.P.)