Le premier week-end sous couvre-feu depuis la Seconde guerre mondiale à Laval a vu, entre autres, les policiers contrôler rapidement une manifestation contre celui-ci près du Collège Montmorency dans la soirée du samedi 9 janvier.
«La quinzaine de personnes qui ont été interpellées, vers 19h30, ont quitté à la suite de notre sensibilisation», d’affirmer Evelyne Boudreau, porte-parole du Service de police de Laval (SPL).
En tout, le centre d’appels d’urgence a reçu eu 304 appels, les samedi 9 et dimanche 10 janvier, dont 131 en lien avec le couvre-feu décrété le mercredi 6 janvier par le gouvernement du Québec, et qui débutait la fin de semaine dernière.
Rues fantômes
«Les routes étaient désertes, comme un soir de semaine à 3h du matin, non pas comme un samedi soir habituel, d’ajouter l’agente Boudreau, des Affaires publiques du SPL. Nous avons constaté que la grande majorité de Lavallois ont bien suivi les consignes du couvre-feu.»
Si les policiers de Laval ont décerné un total de 21 constats d’infractions durant le week-end, 12 étaient reliés au couvre-feu, en plus des 275 interceptions effectuées sur le territoire afin de faire respecter ce nouveau décret.
Rappels
Soulignons que le gouvernement du Québec a décrété un couvre-feu se déployant à l’échelle de la province jusqu’au lundi 8 février pour le moment. Les Lavallois doivent donc rester à la maison à tous les jours entre 20h et 5h jusqu’au lundi 8 février, soit une période de quatre semaines.
«C’est pour protéger les personnes plus vulnérables et notre réseau de la santé, mentionnait François Legault lors d’un point de presse, le mercredi 6 janvier. Il n’y a pas de solution parfaite. […] Dans chaque scénario, il y a des inconvénients et on a essayé de trouver un équilibre.»
Une personne qui circulera à l’extérieur de son domicile sans raison valable après 20h sera passible de recevoir une contravention variant d’un montant allant de 1000$ à 6000$, rapportait notre journaliste Nicholas Pereira, la semaine dernière.
Exceptions
Certaines exceptions s’appliqueront, notamment pour les travailleurs de la santé et du transport de marchandises. Un document de légitimité de déplacement provenant de l’employeur est recommandé pour éviter tout malentendu.
Les citoyens interceptés et qui ne travaillent pas dans l’un de ces domaines devront faire la démonstration aux policiers qu’ils ont une bonne raison d’être à l’extérieur de chez eux.
À titre d’exemple, la vice-première ministre Geneviève Guilbault a cité une personne allant chercher des médicaments ou prêtant assistance à un proche.
«Nos policiers ont l’habitude de travailler en usant de discernement, de jugement, et ils le feront encore une fois dans l’application de ces nouvelles règles et de ces nouveaux pouvoirs qui leur seront dévolus à partir de samedi», a-t-elle ajouté lors de son point de presse tenu au lendemain de l’annonce des nouvelles mesures.
Autres détails
Mme Guilbault a également précisé que les citoyens ayant un chien pourront sortir de leur résidence après 20h pour les besoins de l’animal. Ils devront toutefois demeurer dans un rayon d’un kilomètre par rapport à leur domicile.
«Nous restons sur la même ligne directrice depuis le mois de mars: les consignes et décrets de la santé publique sont appliqués par nos policiers au même titre que toutes les autres lois», indiquait pour sa part Erika Landry, porte-parole du Service de police de Laval.
Le SPL compte diffuser régulièrement ses statistiques d’appels et constats d’infractions émis, s’il y a lieu.