Des adultes qui utilisent la cigarette électronique pour cesser de fumer: ce portrait-type du vapoteur véhiculé par l’industrie et les commerçants est réfuté par de nouvelles données québécoises qui montrent que la consommation de produits de vapotage est largement plus répandue chez les jeunes.
Contrairement aux dires de l’Association canadienne du vapotage qui avance que la majorité des usagers de ces produits sont des adultes de 40 à 60 ans qui tentent de cesser de fumer, de nouvelles données de l’Enquête québécoise sur le tabac et les produits du vapotage (EQTPV) publiée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) montrent une réalité tout autre.
Pour adultes seulement?
Selon ces données, la consommation de produits de vapotage est trois fois plus répandue chez les jeunes que chez les adultes. Seulement un fumeur sur cinq qui tente d’arrêter de fumer a recours aux produits de vapotage, conclut l’enquête.
«Les données de l’ISQ invalident l’image idéalisée du vapotage que mettent de l’avant les fabricants et commerçants, selon qui les cigarettes électroniques seraient destinées aux fumeurs adultes qui cherchent à réduire leurs risques, et non pas aux non-fumeurs ou aux jeunes», commente Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.
Vapotage et cigarette
«Ces données contredisent également l’argument selon lequel le vapotage serait avant tout un outil de réduction des méfaits, poursuit la porte-parole. Ce que les promoteurs des cigarettes électroniques omettent de mentionner, c’est que parmi les vapoteurs adultes (dont la majorité cherche à arrêter de fumer), près de la moitié continue de fumer, ce qui les exposent à des risques encore plus importants que ceux associés uniquement au tabagisme.»
Selon la Coalition, les données recueillies auprès de 14 667 fumeurs et vapoteurs québécois en 2020 confirment de nouveau la légitimité et l’urgence de mettre en œuvre un encadrement réglementaire pour mieux contrer le vapotage chez les jeunes tel qu’annoncé par le ministre de la Santé Christian Dubé en décembre dernier. Les deux mesures envisagées, soit l’interdiction des saveurs (autre que celle du tabac) et une limite sur la teneur en nicotine, constituent des mesures longtemps attendues par les groupes et intervenants en santé.
Quelques chiffres
18% des adolescents (15-17 ans) vapotent
15% des jeunes adultes de 18-24 ans
5% des 25-35 ans
2% des 35-65 ans
45 % des jeunes et jeunes adultes affirme qu’ils arrêteraient de vapoter si les produits aromatisés n’étaient plus disponibles, selon un sondage réalisé par Cœur + ACV.
(N.V.)