La Chambre de commerce et d’industrie de Laval (CCIL) s’est vue confier le projet d’économie circulaire Symbiose Laval – Vision zéro déchet.
Doté d’une enveloppe de plus de trois quarts de million de dollars, ce programme triennal permettra d’accompagner les entreprises désireuses de transformer leurs déchets en ressources valorisables.
Le projet a été lancé le 9 juin dans le cadre du Sommet Évolution Laval, qui traitait des grands enjeux d’une relance économique plus verte, durable et résiliente.
«Aider les entreprises et leur permettre de collaborer de manière éco-innovante en utilisant, par exemple, les déchets de l’une comme matières premières de l’autre est non seulement un aspect fondamental de l’économie circulaire, mais ce sera aussi un vecteur de croissance économique et un créateur de mouvement régional», a indiqué Michel Rousseau, président du conseil d’administration de la Chambre.
Présidente-directrice générale de l’organisme, Caroline De Guire a renchéri, faisant miroiter les avantages d’emboîter le pas, nommément la réduction des coûts d’opération et de nouvelles sources de revenus générées par la vente de matières résiduelles à des repreneurs. «Une excellente façon de combiner affaires, approvisionnement local et résilience.»
Symbiose 2.0
Le modèle d’affaires est dument éprouvé, a rappelé M. Rousseau lors du dévoilement.
«Ça fonctionne très bien», a-t-il insisté, évoquant le projet pilote initié en 2018 qui avait permis de jeter les bases d’une économie circulaire régionale à Laval.
Avec l’expertise du Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI), affilé au Cégep de Sorel-Tracy, la CCIL avait d’abord développer une base de données sur les extrants, à savoir les rebuts générés par quelque 350 entreprises manufacturières et distributeurs-grossistes du territoire, avant de tenir des séances de maillage avec des repreneurs potentiels.
Aujourd’hui, Symbiose Laval – Vision zéro déchet va beaucoup plus loin à la faveur d’une démarche en quatre étapes qui cible aussi bien la comptabilité de flux de matières que l’écoconception d’un produit en passant par les ateliers de maillage et l’analyse et la transformation des matières orphelines (voir autre texte).
Chaîne d’approvisionnement
Ministre déléguée à l’Économie, Lucie Lecours a fait valoir que cette initiative financée à hauteur de 355 000 $ par Québec s’inscrit parfaitement dans la transition vers une économie plus performante et durable que pousse le gouvernement Legault. «En plus de donner une nouvelle vie à des matières résiduelles pour favoriser une meilleure réutilisation de nos ressources, l’initiative s’avère aussi une excellente façon de sécuriser nos chaînes d’approvisionnement. C’est l’un des grands objectifs de notre gouvernement.»
Conseiller aux entreprises en termes de pratiques d’affaires écoresponsables et de technologies propres à la CCIL, Jean-Sébastien Trudel abonde dans le même sens. «Des entreprises achètent leur matière première vierge à l’étranger, alors qu’elles pourraient s’approvisionner à moindre coût des gisements à proximité tout en s’évitant les délais de transport et les risques associés.»
L’été dernier, dans la foulée d’un ambitieux plan de relance post-COVID, le numéro 2 de l’administration Demers, Stéphane Boyer, soulignait l’importance pour les entrepreneurs de revoir leurs chaînes et réseaux d’approvisionnement en priorisant une économie circulaire à l’échelle locale. Une question de résilience en ces temps de changements climatiques et un moyen de se prémunir contre d’éventuelles crises sanitaires qui pourraient entraîner de nouvelles fermetures des frontières, laissait-il entendre.
«La pandémie a accéléré de façon importante le développement de pratiques durables au sein des entreprises», observe celui qui encourage la communauté d’affaires à s’engager dans cette démarche pour laquelle la Ville allonge un peu plus de 150 000 $.
Desjardins, via le Fonds du Grand Mouvement, injecte pour sa part 260 900 $ dans l’aventure.
Directeur général du Centre Desjardins Entreprises – Laval/Laurentides, Tommy Pelletier y voit «un apport certain à la vitalité socioéconomique, sans compter ses retombées positives, durables et profitables pour les entreprises lavalloises qui prendront ce virage vert».