«Un programme d’entretien et un système de suivi est mis en place en fonction de l’état des équipements après l’hiver», indique Marc DeBlois, directeur du Service de la vie communautaire, de la culture et des communications de la Ville.
Pourtant, Sébastien Boisvert, qui connait par cœur les neuf parcs de skate de Laval, interpelle la Ville sur la dégradation des installations. Depuis l’âge de 13 ans, ce résident de Chomedey pratique quotidiennement ce sport.
État des lieux
«L’entretien est très décevant, il y a des trous dans les installations, ce n’est pas sécuritaire», dit-il. Un débutant de sept ans «s’est bien ouvert les coudes en tombant à cause d’un trou dans un module de glisse au parc de Saint-Maxime, à Chomedey. Cela pourrait le décourager», poursuit Sébastien Boisvert. Il y a trois ans, c’est lui qui s’est brisé les deux chevilles «à cause d’un morceau décollé sur un équipement», mais ça, il ne veut pas en parler. «Le problème, c’est pour les plus jeunes», dit-il.
D’après son expertise, l’ennui le plus sérieux se situe dans le secteur de Champfleury. «Il y a une mini-rampe avec 1000 vis tout le long, soit une tous les huit pouces, et elles ressortent. C’est là où j’ai vu le plus de blessures», assure-t-il. «On a besoin d’un entretien au moins une fois par année, mais ce n’est pas fait. J’en suis sûr, c’est moi qui vais réparer les modules avec mes biens à moi», poursuit-il.
Marc DeBlois a indiqué qu’«au sujet du parc des Cardinaux, à Champfleury, les employés des Travaux publics seront sur place cette semaine pour réparer la rampe qui se trouve dans une cour d’école.» Il poursuit en mentionnant que les jeunes déplacent les modules pour augmenter le coefficient de difficulté des modules, «cela nuit à leur entretien.» Des employés se plaignent aussi de l’état exécrable dans lesquels les jeunes laissent les espaces.
Aviser
La responsable de l’aménagement des parcs de la Ville de Laval, Marie Grégoire, explique que ces installations sont sans surveillance, aussi «des panneaux invitent les sportifs à se munir de casque, protège-coude et protège-genoux», dit-elle. «Ces équipements doivent être accessibles à tous, c’est pourquoi leur niveau de difficulté est minimum, même si certains voudraient plus de challenge», poursuit-elle.
L’entretien des parcs se résume à passer le balai et nettoyer les graffitis, d’après Mme Grégoire. Toutefois, elle est surprise d’apprendre que des jeunes se blessent: «Cela me surprendrait que l’on ne soit pas au courant, si cela se produit, on va le savoir», affirme-t-elle.
L’information circule, surtout grâce aux jeunes moniteurs sur place, durant des journées d’activités, organisées par des organismes communautaires en partenariat avec les Bureaux municipaux. «Mais si personne n’y va, on ne peut pas le savoir», dit la responsable de l’aménagement des parcs. «Les citoyens sont nos yeux, il est important que les jeunes nous disent s’il y a des dégradations, en appelant le 311», assure-t-elle.
«J’informe le BML 3, les employés de la Ville quand je les vois au parc Saint-Maxime, on me dit que les messages sont passés, mais ils se perdent dans le vent», dit Sébastien Boisvert.
Passionné
Le jeune homme, qui fêtera ses 21 ans cet été, est engagé depuis l’été dernier par le regroupement «Chomedey en forme» pour initier les jeunes au skateboard. Il y a trois ans, il a fondé sa compagnie de skate Technical Skateboard, avec un ami de Saint-Maxime. Sa société produit des planches à roulette et commandite une vingtaine d’événements sportifs par an dans la région de Laval. Il donne aussi des cours et entraîne son équipe pour participer aux compétitions.
«Avec ma compagnie de skate et mon implication communautaire, mon but est de développer des parcs mieux construits pour initier un maximum de Lavallois. […] J’aurais plein d’idées à donner au maire, mais je suis quand même un gars de la rue, alors est-ce qu’il va être prêt à m’écouter ?», s’interroge-t-il.
Expertise
Les neuf parcs de la ville ne sont pas très grands, selon le skateur. «Tous réunis, ils représentent l’équivalent de deux parcs à Montréal en superficie», dit-il. Cet ancien élève de «Saint-Max» a entendu dire que le parc de son quartier a coûté 125 000 $. La Ville n’a pas confirmé. «J’aurais pu le faire deux fois plus grand pour le même prix, mais avec du béton, le matériau utilisé dans presque tous les skateparks aux États-Unis», avance-t-il.
«Au Centre de la nature, il y a un tout petit parc de 80 par 30 pieds dans un grand espace. Les modules sont en métal, rouillé et relevé un peu partout, personne ne va jamais là-bas avec sa planche. Il a peut-être coûté 80 000 $ à la Ville», affirme-t-il. Marc DeBlois confirme qu’effectivement «ce parc de skate n’est plus très fréquenté. Il n’est toutefois pas dangereux ; mais on a relevé une petite anomalie que l’on devra réparer.»