La crise qui secoue l’industrie de la récupération n’a aucun impact sur la gestion et le traitement des matières recyclées à Laval.
Voilà le message que la responsable des dossiers liés à l’environnement au comité exécutif, Virginie Dufour, tenait à faire passer dans la foulée d’un récent dossier paru dans La Presse. Il était question de cette crise liée à la fermeture des marchés chinois qui a notamment provoqué la faillite du centre de tri de Cowansville, entraînant des milliers de tonnes de matières recyclables non triées vers les dépotoirs. L’enquête faisait également écho aux centres de tri qui s’en sortent plutôt bien, nommément Tricentris.
Cet organisme à but non lucratif dessert aujourd’hui plus de 200 municipalités membres ou clientes, dont la Ville de Laval depuis le 1er avril dernier.
À la fine pointe
«Nos matières recyclables, on sait où elles vont et comment elles sont traitées», affirme Mme Dufour, qui siège au conseil d’administration de Tricentris.
Vantant la saine gestion de cet OBNL, elle souligne que le fonds de stabilisation créé durant «les bonnes années» a permis à Tricentris de s’ajuster et passer à travers la crise actuelle.
Depuis le printemps dernier, la direction a investi 6,6 M$ dans la mise à niveau de la chaîne de tri de ses trois usines à Terrebonne, Lachute et Gatineau.
L’ajout d’une étape additionnelle et de nouveaux lecteurs optiques sur les lignes de fibres (papier ou cartonnette) permet d’éjecter les contaminants (verre, plastique) au moyen de 120 buses d’air par convoyeur. Résultat, les fibres mises en ballot ont vu leur taux de contamination passer de 8 à 1 %, passant ainsi le test de standard de qualité nouvellement exigé par la Chine.
Contrat
L’entente contractuelle liant la Ville à Tricentris jusqu’au printemps 2022 implique des droits d’adhésion de 8,6 M$ la première année en plus d’une cotisation annuelle de 834 862 $.
La Ville s’attend à être remboursée à la hauteur de 80 à 90 % de ces dépenses, lesquelles sont entièrement admissibles à la compensation des coûts des services municipaux de collecte sélective, défrayés par Éco-Entreprise Québec.
Du temps que la Ville faisait affaire avec le centre de tri de Montréal, une entreprise privée, elle pouvait recevoir une ristourne ou une facture à la fin de l’année, le tout dépendait du marché de la revente des différentes matières.
Par exemple, en 2016, une année jugée exceptionnelle, la Ville avait encaissé un chèque de 319 000 $, illustre Mme Dufour tout en glissant au passage le montant de 30 M$ que la Ville de Montréal a dû verser cette année pour assurer la survie de son centre de tri et ainsi éviter l’enfouissement de milliers de tonnes de matières recyclables.
Bon an, mal an, Laval envoie au centre de tri quelque 35 000 tonnes de matières recyclées.