C’est le 20 juillet prochain que Serge Lamontagne quittera la direction générale de la Ville pour occuper le poste de plus haut fonctionnaire à l’Hôtel de Ville de Montréal.
Son départ coïncide avec une crise politique sans précédent qui secoue et fragilise la mairie.
«La personne qui assurera l’intérim sera nommée par le comité exécutif, indique par voie de courriel la porte-parole à la Ville, Sarah Bensadoun. Le tout devrait être confirmé avant le départ de M. Lamontagne.»
Candidats en lice
À son arrivée en poste le 1er janvier 2014, M. Lamontagne avait procédé à une réorganisation en règle de l’administration municipale en créant trois directions générales adjointes (DGA) auxquelles allait se greffer, en 2015, une quatrième DGA à la suite de l’abolition de l’organisme de développement économique, Laval Technopole.
Carole Imbeault (DGA-Administration), Jacques Ulysse (DGA-Services de proximité), Clément Bilodeau (DGA-Développement durable) et Marc Tremblay (DGA-Développement économique) devraient normalement être considérés pour assumer l’intérim, le temps que la Ville affiche ce poste de haute commande dont le salaire annuel excède les 250 000 $.
Cinq titulaires en 54 ans
Depuis la grande fusion de 1965, l’Hôtel de Ville a vu défiler plus de maires que de directeurs généraux au 1, place du Souvenir.
Marc Perron a été le premier en titre, occupant ce poste pendant 23 années au cours desquelles il a eu à côtoyer tour à tour le maire fondateur Jean-Noël Lavoie, le premier maire élu Jacques Tétreault et ses successeurs Dr Lucien-Paiement et Claude U. Lefebvre.
Lui a succédé en 1988 Claude Asselin, dont les 18 ans passés à la tête de la direction générale ont coïncidé avec les 17 premières années du règne du maire déchu Gilles Vaillancourt. Rappelons que l’automne dernier, M. Asselin a écopé d’une peine d’emprisonnement après avoir notamment plaidé coupable au chef d’accusation de complot d’abus de confiance et de corruption dans les affaires municipales lié au partage de contrats publics, alors érigé en système à l’Hôtel de Ville.
Gaétan Turbide, qui a relevé M. Asselin en 2006, a été en poste jusqu’à ce qu’il quitte pour le secteur privé en 2008. Il avait été réengagé à l’automne 2010 par le maire Vaillancourt en remplacement de Richard Fleury, celui-là même qui lui avait succédé. M. Fleury avait quitté ses fonctions pour des raisons de santé, disait-on.
Le second passage de M. Turbide à la direction générale s’est abruptement terminé le 6 mai 2013 après que le conseil de ville, dirigé le maire intérimaire Alexandre Duplessis, l’eut relevé de ses fonctions. Cette décision faisait suite au fait qu’il avait accepté de témoigner devant la commission Charbonneau au sujet du système de truquage d’appels d’offres publics qui a longtemps sévi à Laval. Finalement, il n’aura jamais été appelé à la barre, la Commission choisissant de ne pas le faire entendre en raison d’un test de polygraphe dont les résultats faisaient douter de sa crédibilité.
Quant à l’actuel directeur général à la Ville, Serge Lamontagne, il avait été nommé en 2013 par la Commission municipale du Québec pendant que Laval était sous tutelle.