Le mardi 16 juin, les membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) ont manifesté devant l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé pour dénoncer le traitement qui leur est imposé depuis le début de la crise de la COVID-19.
«On est venu pendant la crise pour compenser un problème de manque de personnel, déclare une travailleuse sociale du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval qui veut garder l’anonymat. Ça fait depuis trois semaines qu’on est en surplus de personnel pendant la semaine et en manque le week-end. Je suis encore en CHSLD pour combler un problème qui est là depuis des années. Pendant ce temps, mon travail s’accumule et les gens qui ont besoin de soutien psychosocial sont moins bien desservis.»
L’APTS déplore que les travailleuses et travailleurs envoyés en renfort dans d’autres services n’aient aucune indication concernant le moment où ils et elles pourront reprendre leur activité professionnelle habituelle.
«Il faut prendre soin du personnel essentiel et reconnaître l’importance de celles et ceux qui s’essoufflent dans l’ombre , revendique Natacha Pelchat, représentante nationale de l’APTS à Laval. Certains travailleurs du CISSS de Laval vont être de retour dans leur poste de travail dans les prochains jours, mais il y en a d’autres qui n’ont eu aucune nouvelle.»
Selon le syndicat, ces personnes sont épuisées après leurs efforts soutenus des derniers mois et peinent à concilier famille et travail. Cela affecte gravement leur santé mentale pendant qu’ils continuent à offrir des services essentiels.
Retour des employés
Pour sa part, Le CISSS de Laval affirme qu’ils travaillent pour permettre à l’ensemble des employés qui ont été déplacés de reprendre le plus rapidement possible leur poste d’origine.
«Le retour des employés à leur poste habituel est débuté, explique Judith Goudreau, porte-parole du CISSS de Laval. Nous avons d’ailleurs mis en place un dépistage préventif afin de nous assurer que le passage d’une zone rouge vers une zone verte se fasse dans les meilleures conditions possibles.»
Le 29 mai dernier, le ministère de la Santé et des Services sociaux a demandé aux partenaires privés qui bénéficient actuellement de l’apport de ressources humaines provenant du CISSS de Laval d’élaborer un plan pour rapatrier le personnel présent dans ces milieux.
«Le CISSS de Laval doit s’assurer que les soins et des services continuent à être sécuritaires et de qualité, ajoute Mme Goudreau. C’est pour cette raison que nous avons déployé du personnel dans certains milieux privés. Présentement, nous sommes à finaliser l’analyse de la situation de la main-d’œuvre avec nos partenaires privés avant de retirer celui-ci.»
Lors de leur retour, les gestionnaires devront accueillir les employés délestés et prendre le temps de bien les réintégrer dans leur fonction originale.
Vacances
L’APTS presse également le CISSS de Laval de rassurer le personnel professionnel et technique en confirmant les vacances officielles.
«Les vacances ne sont pas un luxe, mais un répit nécessaire pour ceux qui sont à temps plein depuis le début avant de retourner au front dès l’automne pour endiguer l’épidémie», commente Natacha Pelchat.
Le CISSS de Laval assure travailler présentement à respecter le programme de vacances pour la période estivale, et ce, sans compromettre la qualité des soins et services pour la population de Laval.
Primes
Les membres de l’APTS ont aussi manifesté contre la discrimination dans l’octroi des primes de risque allant jusqu’à 8 % .
Selon l’APTS, il est inacceptable que le travail fait par des technologues en imagerie médicale, nutritionnistes, physiothérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes ou travailleuses sociales, ne soit pas reconnu au même titre que celui d’une infirmière ou d’un préposé.
«En refusant d’accorder les primes de risque à nos membres, en les privant de celles offertes au personnel en centre hospitalier et en voulant réduire les vacances, le gouvernement discrédite l’implication vitale des travailleurs alors que ces personnes sont sur la ligne de front de l’offensive contre la COVID-19 depuis maintenant plus de trois mois», conclut Mme Pelchat.