Depuis 2020, le projet Basket dans mon quartier offre aux jeunes la possibilité de jouer des parties de basketball organisées gratuitement dans les parcs lavallois.
Initié par Éric Denis dans Chomedey, le projet s’est déplacé dans quatre secteurs de la ville-région au cours de l’été 2024.
Celui-ci voulait occuper les jeunes qui pourraient être tentés de faire des mauvais coups dans les parcs, que ce soit «parce qu’ils étaient laissés à eux-mêmes ou qu’ils n’étaient pas inscrits dans une activité sportive».
«Les parcs sont les endroits les plus susceptibles où il peut y avoir des situations [de délinquance] pendant l’été, précise celui qui est aussi président de l’Association régionale de Basketball Laval. Pourtant, il ne s’est jamais rien passé quand nous y étions. Le fait d’avoir des événements organisés occupe les jeunes et rassure les citoyens.»
Les organisateurs tentent toujours de prendre les présences pendant les rencontres auxquelles il n’est pas nécessaire de s’inscrire au préalable. Selon ces listes, plus de 80 jeunes auraient participé à au moins un match en juillet et août, mais Éric Denis croit que le total est bien plus élevé.
L’initiative permet aussi à des jeunes de 15 à 18 ans d’obtenir une première expérience de travail en agissant notamment à titre d’arbitres durant ces matchs.
En plus d’une compensation financière, ils reçoivent une lettre de reconnaissance du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval et la possibilité de devenir entraîneur-assistant au sein de l’Association régionale de Basketball Laval à l’automne.
«On devient une opportunité pour un jeune qui a un intérêt pour le basketball de s’initier en tant que jeune leader et futur coach, note Éric Denis. Ils reçoivent une formation pour savoir comment interagir avec leurs pairs et les jeunes.»
Saines habitudes
Cette initiative fait partie des nombreux projets soutenus par la Table intersectorielle régionale en saines habitudes de vie (TIR-SHV) de Laval.
Fondée en 2007, celle-ci est codirigée par la Direction de santé publique de Laval et la Ville de Laval. Elle permet de rassembler 27 organisations et 112 partenaires impliqués qui ont mis en place 14 projets et 62 actions en 2023.
«C’est une mobilisation régionale qui regroupe un ensemble de partenaires qui ont tous comme objectif commun d’agir tôt et de créer des environnements favorables pour la santé», explique David Asselin, coordonnateur de l’équipe de mise en œuvre de la TIR-SHV pour la Direction de santé publique de Laval.
Il détaille que les projets se découlent en trois axes: soutenir le développement global des enfants, valoriser le mode de vie physiquement actif et miser sur l’adoption d’une saine alimentation pour tous.
«Au-delà des leviers financiers, la Table offre des ressources humaines disponibles qui permettent aussi de libérer le milieu communautaire qui en a beaucoup sur les épaules, ajoute David Asselin. Nous travaillons dans une optique pour voir de quelle façon tout le monde peut contribuer à un projet pour que ça n’incombe pas uniquement à une organisation ou personne en particulier.»
Parmi les autres projets phares soutenus par la TIR-SHV, notons Toutes à vélo qui vise les femmes adultes n’ayant jamais eu la chance de pratiquer le vélo, et Cultivons la saine alimentation qui vise le développement de potagers et d’ateliers pour sensibiliser les intervenants et leurs jeunes.
David Asselin mentionne aussi l’initiative Grandir en nature à Laval, soit une nouvelle approche en éducation pédagogique qui permet aux enfants lavallois de vivre un contact étroit avec le milieu naturel.
Retombées
Pour Éric Denis, l’implication de la TIR-SHV avec Basket dans mon quartier va bien plus loin que la remise d’une lettre de recommandations offerte aux jeunes. Elle permet au projet de prendre de l’ampleur.
«Ils passent dans les écoles pour dire que nous serons présents à l’été, explique-t-il. Ils ont accès aux intervenants nécessaires pour que l’information circule. Le CISSS nous permet aussi de faire de la coordination et d’habiller les jeunes avec des uniformes à l’aide d’un montant.»
À la suite de l’appel de candidatures pour s’impliquer à l’été 2024, 36 jeunes ont porté un intérêt pour le projet. 16 ont été retenus et 14 ont œuvré sur les terrains lavallois tout l’été.
«Ça reste un défi de quantifier les retombées de nos actions sur la qualité de vie et la santé de la population, car il y a tellement de déterminants qui œuvrent en même temps, mais on s’assure de colliger les résultats dans tous les milieux concernant la formation reçue et le nombre de participants, note David Asselin. On veut aller chercher le pouls pour savoir ce qui est apprécié et ce qu’on doit améliorer.»
Parfois, les retombées se constatent avec l’amélioration de certaines infrastructures ayant servi pour des projets, comme ce fût le cas pour certains terrains de basketball de la région qui ont été rénovés par la Ville.
Par ailleurs, Éric Denis a pour objectif d’accroître la portée de Basket dans mon quartier au cours des prochaines années. Il espère éventuellement être en mesure d’offrir ce service gratuit aux jeunes des six secteurs de Laval.
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