Devant quelques dizaines de militants réunis à la Polyvalente Georges-Vanier, dimanche, la députée de Vachon s’est longuement investie à déboulonner le «mythe» selon lequel «pour prendre le pouvoir, il faut un peu renoncer à présenter l’indépendance» en campagne électorale.
«Depuis une quinzaine d’années, l’indépendance recueille plus d’appuis que le Parti québécois, dit-elle. L’indépendance est plus populaire que le parti. Il me semble qu’on devrait se réveiller.»
Martine Ouellet affirme qu’en mettant en sourdine le fondement du parti, le PQ s’est fragmenté au fil des ans au profit de la création des de nouvelles formations politiques.
Projet rassembleur
«Si on veut rassembler Option nationale, si on veut travailler en collaboration avec Québec solidaire pour battre Philippe Couillard, il faut prendre engagement pour l’indépendance», poursuit-elle avant d’évoquer les «30 % d’électeurs caquistes qui sont indépendantistes».
L’ex-ministre des Ressources naturelles est formelle: «Si l’indépendance n’est pas à l’ordre du jour du Parti québécois en 2018, je peux vous dire que le Parti libéral va la mettre à l’ordre du jour comme [il l’a fait] en 2014».
À cet égard, elle a écorché au passage des collègues qui aspirent à devenir «leader du mouvement indépendantiste» en leur reprochant d’«utiliser des arguments de peur» pour repousser l’échéance référendaire.
«Nos adversaire politiques fédéralistes doivent se bidonner de voir ça», a enchaîné celle dont le slogan de campagne est «Assumer notre indépendance».
À l’instar des élections de 1976 et de 1994, où René Lévesque et Jacques Parizeau avaient pris le pouvoir en faisant de la campagne électorale un enjeu référendaire, Mme Ouellet s’engage à faire de même en 2018 si elle devient chef.
«Il faut que le Parti québécois redevienne la locomotive de l’indépendance, a insisté la candidate, tout en faisant valoir qu’en devenant le 194e État membre de l’Organisation des Nations unies (ONU), le Québec s’en trouverait du coup la 27e puissance économique derrière la Grande-Bretagne en termes de PIB par habitant. On a ce qu’il faut».
Sondage
Refusant de se laisser abattre par les sondages, Martine Ouellet estime être au plus fort de la course qui arrive dans le dernier droit.
Ainsi, elle prend avec un grain de sel le dernier coup de sonde qui la place 3e, loin derrière Alexandre Cloutier et Jean-François Lisée que l’on dit au coude à coude.
«Ce n’est pas sérieux de tirer des conclusions sur 160 personnes qui ne sont même pas nécessairement membres du Parti québécois», a-t-elle réagi, en excluant les indécis et les autres qui ont refusé de répondre.
Avec plus de 1200 donateurs qui soutiennent sa campagne, elle affirme dominer les trois autres candidats en lice à ce chapitre.
«Selon nos pointages, c’est très serré. On fait la course pour la gagner et on est bien enlignés pour ça», a précisé celle qui a amassé à ce jour des contributions de plus de 77 000 $.
Au terme d’une rencontre citoyenne de 90 minutes, la principale intéressée a lancé un appel à ses militants: «On a besoin de faire sortir le vote. Vous le savez, c’est ça qui fait la différence!»
La période de votation se tiendra du 5 au 7 octobre et bien que le mode de scrutin préférentiel ait été retenu pour la présente campagne au leadership du Parti québécois, le maître de cérémonie a clairement rappelé aux sympathisants présents qu’ils pouvaient s’abstenir d’exprimer un 2e et 3e choix.