Depuis quelques années, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval implique les usagers dans ses différents comités en les invitant à rejoindre leur équipe à titre de partenaires de soins.
On en dénombre un total de 115 qui s’impliquent maintenant dans les décisions et qui permettre de faire valoir le point de vue des usagers. Mauricette Guilhermond est l’une de celles-ci.
«J’occupais un poste au CHU Sainte-Justine et nous avions monté un projet de patients partenaires de soins où les parents étaient invités à participer, explique-t-elle. J’ai assisté au post-mortem de ce projet pilote et j’étais tellement intéressée que j’ai complétement oublié de prendre des notes durant la présentation.»
Cet intérêt lui est revenu quelques années plus tard lors d’une discussion avec une diététiste qui suivait sa mère.
«J’ai dit les mots « patients partenaires » et elle était surprise de voir que je connaissais cela, poursuit la résidente de Pont-Viau. Elle m’a donné une adresse en me disant de communiquer avec cette personne si c’était quelque chose qui m’intéressait. Je pensais que ça tomberait entre deux chaises, mais le CISSS de Laval m’ont répondu et j’ai pu me joindre à leur équipe.»
Projet à cœur
Au début de cette collaboration avec l’organisation de santé, Mme Guilhermond a participé à un projet portant sur la prise de rendez-vous en ligne. Il y a eu quelques rencontres pour trouver des façons de mieux connaître le service.
Elle s’est ensuite impliquée dans un projet qui lui tenait à cœur avec l’équipe transversale de réadaptation adultes-aînés variée.
«C’était un sujet qui m’interpellait beaucoup, parce que j’avais vécu les problématiques des conditions à l’hôpital avec ma mère, précise-t-elle. J’ai une belle complicité avec la personne qui dirige le projet. Il y a de la consultation et je peux exprimer mon point de vue d’usagère lors des réunions, même s’il peut être différent de la majorité.»
L’objectif de celui-ci est de permettre à des personnes qui sont cliniquement stables d’être transférés à domicile et pris en charge pour compléter une réadaptation fonctionnelle.
«La Cité-de-la-Santé est énorme et il y a de la demande auprès des physiothérapeutes qui ne sont pas suffisants pour combler tous les besoins, ajoute Mme Guilhermond. Si on est capable de remettre des patients dans leur environnement, tout le monde y gagne : le patients peut retrouver ses habitudes et on libère un lit pour quelqu’un d’autre qui attend à l’urgence.»
Respect des consignes
Au cours des dernières années, Mauricette Guilhermond s’est impliquée auprès de sa mère. Celle-ci est malheureusement décédée récemment de la COVID-19.
Bien qu’elle dit avoir appris énormément de choses auprès d’elle, elle assure qu’elle aurait tout de même voulu s’impliquer en tant que partenaire de soins peu importe le contexte ou la situation.
«Ça m’a rendu plus sensible de la problématique de la personne âgée, mais, même sans cela, je me serais impliquée, assure-t-elle. J’en ai été convaincu le jour où j’ai entendu parler de ce programme. Je trouve important que l’usager ait une voix, parce qu’en réalité tout ce qu’on fait dans le milieu hospitalier n’a qu’un but, soit d’aider le patient.»
Elle souhaite d’ailleurs que tous les Lavallois puissent s’unir afin respecter les mesures sanitaires actuelles et passer à travers cette période de pandémie.
«Je ne vais pas voir ma petite-fille et ça me prive beaucoup, mais on ne peut pas continuer à ne pas suivre les directives, conclut-elle. On sollicite beaucoup le personnel soignant de manière émotionnelle. On doit travailler tous ensemble, car si on se rend au bout de la capacité de notre système de santé, c’est quelque chose qui va coûter très cher.»