Des dizaines de citoyens membres du Regroupement des organismes de promotion de personnes handicapées de Laval (ROPPHL) se sont joints à la grande marche «De villes en villages pour le droit au logement» du Front populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le 12 septembre, afin de réclamer un toit abordable et des services adaptés à leurs besoins.
«À Laval, on évalue à 101 000, le nombre de personnes en situation de handicap de tout type, a clamé Josée Massicotte, directrice du ROPPHL, devant la centaine de marcheurs rassemblés devant le centre des Loisirs Sainte-Béatrice. C’est énorme, on parle d’un citoyen sur quatre qui a de la difficulté à trouver de l’information sur un possible logement adapté dont la quantité reste beaucoup trop minime sur le territoire.»
En ce moment, il n’y a que les Habitations Saint-Christophe, dans Pont-Viau, qui correspondent vraiment à la notion de logements disponibles avec des aménagements spéciaux suffisants.
«On marche parce qu’à Laval, il y a un manque, une pénurie de logements avec services adaptés pour les personnes handicapées.»
– Josée Massicotte, directrice du ROPPHL
Mme Massicotte a rappelé que trop rares, les ressources en place s’épuisent. «Nos gouvernements doivent répondre au quart de notre population! Aujourd’hui encore, les personnes handicapées et leurs proches font face à plus d’obstacles que toute autre, ce qui nuit à leur participation sociale et leur choix.»
«Le logement demeure la base la plus solide au départ pour être une personne pleinement engagée et active, a continué d’exprimer, de son fauteuil roulant, Sarah Limoges, organisatrice communautaire à Moelle épinière et motricité Québec. Il faut parfois jusqu’à quatre ans à des gens pour accéder à leur propre logement auquel on avait mis des escaliers.»
«Autre exemple, présentement, c’est très difficile pour une personne dysphasique, qui reste chez ses parents, sans emploi, sur l’aide sociale, ou travaille à temps partiel, et dont même se payer un café représente un luxe, d’avoir un logement abordable et accessible», de renchérir Geneviève Gauthier, responsable au soutien pédagogique chez Dysphasie +, basé boulevard Dagenais Ouest, dans Fabreville.
Mme Gauthier a insisté sur les services qui s’arrêtent dès l’âge de cinq ans quand un enfant souffre de trouble développemental du langage. Cela handicape sérieusement leurs chances d’obtenir une meilleure intégration sociale via une scolarité adéquate, nécessaire pour décrocher un emploi bien rémunéré.
«Nous procéderons à une importante collecte de données dans la prochaine année pour évaluer comment mieux répondre à l’énorme besoin de services et logements spéciaux à Laval», d’ajouter Josée Massicotte, indiquant que le ROPPHL a toujours pignon sur rue sur le boulevard des Prairies, dans Laval-des-Rapides.
Marche en cours
Amorcée le 2 septembre, à Ottawa, et se terminant le samedi 29 septembre, à Québec, à deux jours du scrutin provincial, la marche du FRAPRU avait pour titre «En route pour le logement accessible», le 12 septembre, durant son escale lavalloise amorcée la veille dans Sainte-Rose, en provenance des Laurentides.
En roulant ou sur leurs deux pieds, les participants ont parcouru 20 km en direction du parc Jarry, dans Montréal. Une promenade urbaine de près de cinq heures et demi animée principalement par des intervenants d’Ex aequo, un organisme se consacrant depuis 1980 à la promotion et à la défense des droits des personnes ayant une déficience motrice.