Rassemblés le 21 octobre au centre St-Joseph, à Chomedey, les représentants de regroupements ont livré leur réalité devant deux commissaires, des témoignages qui viendront s’ajouter à ceux recueillis à travers la province par le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA), l’organisateur de la démarche.
«Nous touchons près de 125 adultes annuellement à travers nos services, mais il y a plus de 50 000 personnes qui ont des besoins en alphabétisation, sans qu’on puisse y répondre. Nous aurions besoin d’un investissement substantiel», fait valoir Isabelle Gagnon, du Groupe Alpha Laval, soulignant les coupes dans les ateliers et le personnel.
Une question de survie
L’avenir de la Table de concertation de Laval en condition féminine est incertain, révèle Marie-Eve Surprenant, coordonnatrice, lors de son allocution, qualifiant la situation de précaire. Les protocoles d’entente prendront fin en mars 2016 et ensuite, c’est l’incertitude pour la TCLCF, qui existe depuis plus de 25 ans.
«L’austérité menace la mission et la survie des groupes de défense des femmes. On est plus en mode résistance et ç’a un impact sur notre capacité d’action. On est épuisées, essoufflées, surchargées», confie-t-elle, déplorant elle aussi les coupures de postes.
La situation n’est guère plus rose au sein de la Table de concertation des organismes Famille de Laval, comme le rapporte Julie Gauthier, de la Maison de Quartier Fabreville. «Nous sommes en recherche constante de personnel, il y a beaucoup de changements dans les équipes de travail, nous sommes épuisés professionnellement, et ce sont les familles qui écopent de ces dommages collatéraux», analyse Mme Gauthier, ajoutant qu’il est difficile de développer de nouvelles activités et de répondre aux besoins des familles.
Mentionnons que Laval était le deuxième arrêt du Regroupement dont les audiences se poursuivront jusqu’au début de l’année 2016. Par la suite, un rapport sera rédigé et acheminé au gouvernement du Québec.
Une participation satisfaisante
Outre le Groupe Alpha Laval, la Maison de Quartier Fabreville et la Table de concertation de Laval en condition féminine, cinq autres regroupements se sont fait entendre, le 21 octobre.
«Un autre organisme qui ne pouvait être présent a aussi déposé un mémoire», révèle Amélie Lafortune-Lauzon, agente de recherche et développement communautaire à la Corporation de développement communautaire de Laval (CDC),ajoutant que beaucoup ont dénoncé l’inaction du gouvernement. «On pouvait voir que les doléances de certains résonnaient auprès des autres.»
La CDC était satisfaite de la réponse autant de la population que des regroupements pour cette première audience en sol lavallois. «Ceux qui étaient là représentaient aussi plusieurs autres groupes. Depuis longtemps, on dénonce le sous-financement et là, on en rajoute une couche avec l’austérité.»