L’interdiction d’une race n’est pas la solution, a déclaré le maire Marc Demers, après avoir entendu les plaidoyers de plus d’une demi-douzaine de ces citoyens inquiets.
«Nous allons imiter Calgary. C’est notre intention», a-t-il poursuivi sous les applaudissements nourris, en invoquant l’importance de responsabiliser les propriétaires canins.
Trottier se rallie
Plus tard en soirée, le conseiller indépendant Michel Trottier s’est rallié à la position défendue par le maire, qui s’appuyait en partie sur les avis formulés par le président de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec et la spécialiste en comportement canin, Drs Joël Bergeron et Diane Frank.
«Je vais faire un Monsieur Labeaume de moi-même et retirer ma proposition du 7 juin et mon amendement d’aujourd’hui», a indiqué M. Trottier, favorable à l’idée d’explorer l’avenue privilégiant l’éducation et la prévention.
N’empêche, le chef intérimaire du Parti Laval est d’avis que le dépôt, le mois dernier, de sa proposition à l’effet de bannir les pitbulls du territoire lavallois aura eu le mérite de lancer le débat et de faire bouger rapidement les choses.
Poursuites criminelles
La Ville a l’intention de se doter d’un règlement qui lui permettra d’intenter des poursuites pour négligence criminelle contre le maître d’un chien agresseur.
Une condamnation en pareille matière dans une affaire d’agression canine a déjà été prononcée par la plus haute cour de Colombie-Britannique, a fait valoir le maire.
«La jurisprudence établit qu’un propriétaire de chien qui présente un risque de sécurité a le devoir de prendre des mesures adéquates afin d’éliminer ce risque, à défaut de quoi, il s’expose à des accusations criminelles», pouvait-on lire dans un communiqué publié par la Ville dans les minutes suivant la levée de la séance du conseil.
Cela dit, l’administration municipale reconnaît que le Code criminel et la loi fédérale pourraient être plus explicites à l’égard de la responsabilité des propriétaires d’animaux jugés dangereux. «Nous allons faire des représentations auprès du gouvernement fédéral pour amender le Code criminel», a déclaré le maire.
Train de mesures
Le port de la muselière ou du licou dans les lieux publics sera évalué non pas relativement à des races de chiens, mais plutôt selon le poids et/ou la taille de l’animal.
Également, Laval s’engage à exercer une vigilance accrue pour vérifier tout signalement d’un chien potentiellement agressif et menaçant.
«Si la menace est fondée, une analyse comportementale au frais du propriétaire pourrait être exigée. Le maître serait alors contraint de suivre les recommandations du comportementaliste comme la stérilisation, le micropuçage, le cours d’éducation canine à suivre par le propriétaire et l’euthanasie.»
Enfin, les patrouilles canines, qui sont à compléter le recensement de tous les chiens sur le territoire, sensibilisent un à un les propriétaires de chien potentiellement agressifs.