Le nombre d’appels de détresse a augmenté de 20% au Centre d’écoute de Laval depuis le début de la pandémie.
Avec les journées qui s’écourtent et le froid qui s’installe au Québec, alors que la COVID-19 et les mesures sanitaires continuent de sévir, le service d’aide gratuit, anonyme et confidentiel sera d’autant plus essentiel.
La ligne d’écoute lavalloise joignable en tout temps existe depuis maintenant 32 ans.
«Avant, c’était perçu comme un filet de sécurité social, partage Gilles Brien, météorologue, chroniqueur et porte-parole du Centre d’écoute de Laval. Avec la pandémie, on a réalisé que c’était plutôt un service complémentaire aux hôpitaux, un garde-fou.»
Attention et empathie
La quarantaine de bénévoles qui travaillent au Centre sont formés selon la technique d’écoute active développée par le psychologue américain, Carl Rogers, qui a fait ses preuves en psychologie.
Ce principe de communication consiste à écouter avec empathie et sans jugement. Il encourage l’interlocuteur à identifier ses émotions et à trouver des solutions pour résoudre son problème.
«C’est comme un parent avec son enfant […] qui est le miroir de ses propos pour l’amener à trouver une solution par lui-même», image le Lavallois.
Période déprimante
Au Québec, ce sont 17% des citoyens qui vivent seuls. Il n’est donc pas surprenant pour Gilles Brien que les lignes d’écoute aient explosé avec le confinement.
«La lourdeur se fait ressentir beaucoup plus chez ceux qui étaient déjà seuls, remarque Sylvie Tresseault, bénévole au Centre d’écoute de Laval depuis six ans. Ils ont besoin de sortir, de changer d’air.»
Combiné à la dépression saisonnière, qui provoque un débalancement hormonal et une perte d’énergie chez les gens, l’isolement causé par la pandémie fait des ravages.
«Ça fait 7 mois qu’on est 8 millions de Québécois à vivre constamment des mauvaises nouvelles, présente le porte-parole. Il ne faut donc pas sous-estimer l’impact de la santé mentale.»
Bénévoles dévouées
En avril, lorsque le gouvernement Legault a invité la population à offrir ses services, le Centre d’écoute a reçu plusieurs candidatures.
«Les gens n’avaient plus de travail, donc ils se sont précipités pour nous aider, partage Brigitte Morin, directrice générale du Centre d’écoute de Laval. Cependant, la plupart ont recommencé à travailler et ils nous ont quittés.»
Heureusement, la directrice peut encore compter sur des vétérans pour offrir une oreille attentive aux gens dans le besoin.
«Après un quart de travail, on retourne chez soi avec un sentiment d’accomplissement, conclut Sylvie Tresseault. Je suis fière de dire qu’on fait une vraie différence.»
Pour rejoindre le Centre d’écoute de Laval: 450 664-2787.